vendredi 31 décembre 2010



La richesse
C’est d’être comprise

(prise par - et avec)




La riqueza
Es ser comprendida

(cogida por - y con)


jeudi 23 décembre 2010



La pauvreté
C’est savoir
Qu’on est irrémédiablement
Seul au monde




La pobreza
Es saber
Que se es irremediablemente
Solo en el mundo

jeudi 16 décembre 2010




La folie
C’est de la taire






La locura
Es callarla


mercredi 8 décembre 2010

Féminine



Et il faut faire
Avec – la béance
Féminine

Et il faut être
Quand on est – pas
Femme

Et trouver
Le pansement
Pour que peut-être
Enfin
Ca
Ne s’échappe plus

Pour que peut-être
Ca
Echappe
A l’anéantissement
De cette chair




Femenina


Y hay que hacer
Con – la dilatación
Femenina

Y hay que ser
Cuando –no– se es
Mujer

Y encontrar
La curita
Para que tal vez
Por fin
Ello
No se escape más

Para que tal vez
Ello
Se salve
Del aniquilamiento
De esta carne


jeudi 2 décembre 2010



Se faire à l’exclusion
La réclusion
Au même

Accepter – Capituler – Pour peut-être



Hacerse a la exclusión
La reclusión
A lo mismo

Aceptar – Capitular – Para tal vez

jeudi 25 novembre 2010



Comment être
Quand on n’est
Que perte

Où trouver – La chair
Qui toujours – A manqué

Comment passer outre – La pensée
De ce qui jamais – Ne s’est pansé




Cómo ser
Cuando no se es
Más que pérdida

Dónde encontrar – La carne
Que siempre – Hizo falta

Cómo sobrepasar – El pensamiento
De lo que nunca – Se sanó

jeudi 18 novembre 2010



Chercher à ne plus déserter
Face au manque
L’inconnu
Amour




Buscar no desertar más
Frente a la falta
Lo desconocido
Amor

lundi 1 novembre 2010

Etoile



Accepter d’être
Ce qu’on est –pas
Non-être
Chaos

Pour peut-être
Accoucher
D'une étoile qui danse
Grâce à Nietzsche




Estrella


Aceptar ser
Lo que somos –no
No-ser
Caos

Para tal vez
Dar a luz
Alguna estrella que baila
Gracias a Nietzsche

vendredi 22 octobre 2010

A-corps



Savoir que jamais
Sauf à l’envers de la Terre
Ne se ferait
Le poids
L’articulation du corps à la terre
De l’être à la vie

Suspendue – Suspension – En suspens
Toujours – Pour




A-cuerpo


Saber que nunca
Salvo al revés del planeta
Se haría
El peso
La articulación del cuerpo a la tierra
Del ser a la vida

Suspendida – Suspensión – En suspenso
Siempre – Para

jeudi 14 octobre 2010

Déchirée



Il faut écrire
Pour que vive
L’absence de vie

Il faut oublier
Que jamais
Ce qui manque
Ne sera

Il faut savoir
Qu’on ne pourra jamais
Que se déchirer
Sur le papier
Dans la danse

Et que
Ce ne pourra qu’être ça
Vivre




Desgarrada


Hay que escribir
Para que viva
La ausencia de vida

Hay que olvidar
Que nunca
Lo que falta
Será

Hay que saber
Que no podrá hacerse más
Que desgarrarse
Sobre el papel
Dentro del baile

Y que
No podrá ser más que eso
Vivir

mercredi 13 octobre 2010



Deux nouvelles choses, en lien, dans la marge de droite
Dos cositas nuevas, en link, en el margen derecho



Le texte intégral de ma Thèse de Doctorat, en ligne
El texto integral (en francés) de mi Tesis Doctoral, en la red




Un nouveau compte, DAILYMOTION, où se trouveront mes vidéos de danse

Una cuenta nueva, DAILYMOTION, donde estarán mis vídeos de danza


lundi 27 septembre 2010



Pour sauver ma vie
J’ai passé ma vie
A trahir ma vie




Para salvarme la vida
Me he pasado la vida
Traicionándome la vida

lundi 2 août 2010

Au-delà du satin (II) - L'air


Elle commence à enlever la pointe en même temps que la jambe retrouve sa possibilité de respiration. Elle est nouvelle. Elle a deux jambes. Avec deux jambes et deux pieds, par delà le bandage, elle est nouvelle. Elle ne connait pas, ne se connait pas. Elle ne sait que faire du corps libéré. Alors elle se rassemble. Observe. A nouveau. Joue de ses doigts avec ses orteils. Vient alors le grand mouvement de la pompe à respiration. Bruyant. Impressionnant. Effrayant. L’activation de tout le corps, au sol, d’avant en arrière, dans le mouvement des cheveux fous. La pompe à respiration qui parvient à la remettre debout. Même si, sans cesse, toujours, elle retombe. Elle réactive ce mouvement. Se relève. Retombe. Elle se rassemble, encore, ses bras, ses coudes. Invente une marche à l’aide des coudes, puisque la verticalité n’est pas encore assez solide. Elle marche sur ses coudes, traine ses jambes et ses genoux, à l’arrière d’elle-même. Peu à peu elle se redresse sur ses quatre pattes, amorce une danse sur quatre pattes, une danse qui continue de chercher la verticalité. Verticalité donnée par le chemin des fils de marionnettes. Mais elle rechute sur les quatre pattes. Et regagne les airs des fils de marionnettes. Et marche, enfin. Guidée par le mouvement de sa robe, soulevée par les fils. Elle marche, comme ça, dans le frôlement du tissu, sur sa peau. Mais quand le tissu s’envole, elle bascule, encore, vers l’arrière, s’écroule à terre, de toute sa longueur, de tout son poids. Rage. Comment rester debout ? Elle se lève, en furie. Se remet sur demi-pointes, retend les bras au ciel, rechute. Mais cette fois, les pieds restent en l’air, suspendus. Et à terre, à la place des pieds, la tête. Deux pieds en l’air. Juste deux pieds. Le pied bandé, en l’air. Réminiscence de positions classique, tête à l’envers. Esquisse d’une marche, dans l’air. D’un côté, de l’autre. Et les pieds retombent, et elle se rassemble, encore. Terrienne. Malgré des jambes qui s’écartent et l’écartèlent de plus en plus, dans une marche qui l’entraîne vers l’arrière. Ainsi elle se dresse sur la pointe des pieds, quand, tout le corps se met à trembler. Ca tremble. De plus en plus. Tout tremble. Et dans ce tremblement, malgré lui, il faut relever le buste, relever la tête, retendre vers la verticalité. Ca tremble. Tressaute. Elle se rassemble dans le sursaut qui percute de plus en plus le sol. Et quand elle finit par percuter si fort le sol de sorte que le tremblement s’arrête, tout s’arrête. Ca s’arrête. Tout. Toujours sur la pointe des pieds. Fragile. Avancer. Devant. Essayer. Sur le fil. Funambule. Elle avance. Elle avance jusqu’au bord. Jusqu’au bout du bord. Toujours plus étirée vers le haut. Suspendue. Ca lâche. Elle tombe. Elle est à terre. Encore. Elle reste. Respire. Fort. De nouveau elle se rassemble. Reprend ses cheveux collés par la sueur à la peau, pour s’en défaire, en les jetant vers l’arrière d’elle-même. La pompe à respiration se réamorce. Différemment. Pour la faire tomber aussi, elle, complètement, vers l’arrière, dans la percussion du dos et des mains. Son bassin s’expulse du sol. Ca percute. Fort. Ca respire. Tout percute. De plus en plus fort. Ca s’arrête. Les pieds marchent en l’air pour la remettre dans la danse. Dans la danse, et la mer, et son air, salvateur. Elle danse. Elle se gorge d’air. L’air la pénètre tout entière. Elle est air. Elle est air, et danse. Elle danse bas en haut et de haut en bas, sans saccade, et sans que ça ne s’arrête. Elle répète cette respiration de bas en haut et de haut en bas. Ca pourrait être infini. Et enfin, elle reste en haut. Sans tête. Tout le corps, sans tête. Les pieds se décollent du sol, tour à tour, et montrent comment ils fonctionnent. Un fil part alors de sa main pour la soulever. Le corps pend. Elle est suspendue et tourne autour de la main. Elle flotte. De nouveau. Ca y est. Ca pourrait s’arrêter. Ca peut s’arrêter. Ca s’arrête. Elle peut enlever la bande. Elle l’enlève à toute allure. Et c’est alors qu’elle va prendre les chaussures de femme, et s’assoir sur la chaise où pend le chapeau d’homme. Elle est femme. Une femme qui met ses chaussures. Elle se lève. Quand elle se lève, elle a déjà essuyé son visage en sueur. Elle ajuste la combinaison pour que se dessine mieux la silhouette féminine. Elle marche. Dans la marche des chaussures à talon. Alors elle la voit. Elle voit la robe rouge. Et le tango s’empare de ses pieds, et commence cette autre danse de la marche. Elle s’approche. Lentement. Langoureusement. Souriante. Elle enlace la robe rouge. Elle est derrière la robe rouge. Elle devient la femme qui danse le tango. Elle danse le tango, avec, la robe rouge. Elle danse, et puis elle s’en va. Elle disparait derrière le tableau blanc. Sa jambe droite reste seule, là, dernière à quitter l’espace de la scène. Et sous le tableau blanc, ne reste que l’image des jambes, des pieds jusqu’aux genoux, des jambes chaussées de chaussures de femme. Des jambes à peine effleurées par le velours rouge de la robe. Le silence s’est fait, dense. Très fort. Rien ne saurait plus pouvoir l’arrêter. Elle a dansé. Elle a été. Elle est. Là. Dans cet improbable absolu. Elle. Totale.




Más allá del satín (II) – El aire

Empieza a quitar la punta al mismo tiempo que la pierna recupera la posibilidad de respiración. Es nueva. Tiene dos piernas. Con dos piernas y dos pies, más allá de la venda, ella es nueva. No conoce, no se conoce. No sabe qué hacer con ese cuerpo liberado. Entonces se reúne. Observa. De nuevo. Juega con las manos con los deditos de pie. Y es cuando ocurre el gran movimiento de la bomba de respirar. Ruidoso. Impresionante. Espantoso. La activación de todo el cuerpo, en el piso, de adelante atrás, dentro del movimiento del cabello loco. Cuando la bomba de respirar consigue ponerla de pie. A pesar de que, sin parar, siempre, recaiga. Reactiva ese movimiento. Vuelve a levantarse. Vuelve a caer. Se reúne, de nuevo, los brazos, los codos. Inventa una caminata gracias a los codos, ya que la verticalidad ya no es suficientemente sólida. Camina sobre los codos, arrastra las piernas y las rodillas, atrás suyo. Poco a poco se endereza sobre las cuatro patas, inicia un baile sobre cuatro patas, un baile que sigue buscando la verticalidad. Verticalidad dada por el camino de los hilos de los títeres. Mas recae sobre cuatro patas. Y vuelve a alcanzar los aires de los hilos de los títeres. Y camina, por fin. Guiada por el movimiento del vestido, alzado por los hilos. Camina, así, en el roce del género, sobre la piel. Mas cuando se vuela el género, tambalea, otra vez, hacia atrás, se derrumba en tierra, de toda su largura, de todo su peso. Rabia. ¿Cómo permanecer de pie? Se vuelve a levantar, en furia. Se vuelve a poner en media punta, vuelve a alzar los brazos hacia el cielo, vuelve a caer. Mas esta vez, los pies se quedan en el aire, suspendidos. Y en tierra, en el lugar de los pies, la cabeza. Dos pies en el aire. Sólo dos pies. El pie vendado, en el aire. Reminiscencia de posturas clásicas, cabeza abajo. Esbozo de una caminata, en el aire. De un lado, del otro. Y recaen los pies, y se recoge ella de nuevo. Terrestre. A pesar de piernas que se abren y la descuartizan cada vez más, en una caminata que la arrastra hacia atrás. Así se endereza en la punta de los pies, cuando, todo el cuerpo empieza a temblar. Tiembla eso. Cada vez más. Tiembla todo. Y dentro de este temblor, a pesar suyo, hay que enderezar el busto, enderezar la cabeza, volver a tender hacia la verticalidad. Tiembla eso. Se sobresalta. Se recoge en el sobresalto que percute cada vez más el piso. Y cuando acaba por percutir tan fuerte el piso de manera que se pare el temblor, se para todo. Se para. Todo. Todavía en la punta de los pies. Frágil. Avanzar. Adelante. Intentar. Sobre el hilo. Funámbula. Avanza. Avanza hasta el borde. Hasta el fin del borde. Cada vez más estirada hacia arriba. Suspendida. Suelta eso. Cae ella. Está en el piso. De nuevo. Se queda. Respira. Fuerte. De nuevo se reúne. Recoge el pelo pegado por el sudor a la piel, para deshacerse de él, echándolo hacia atrás de sí misma. La bomba de respirar se vuelve a iniciar. De manera diferente. Para que caiga también, ella, del todo, hacia atrás, dentro de la percusión de la espalda y de las manos. La pelvis se expulsa del piso. Percute. Fuerte. Respira. Todo percute. Cada vez más fuerte. Se para. Los pies caminan en el aire para volver a ponerla en el baile. En el baile, y el mar, y su aire, salvador. Baila ella. Se llena de aire. El aire la penetra entera. Es aire ella. Es aire, y baile. Baila de abajo arriba y de arriba abajo, sin sacudida, y sin que eso se pare. Repite esta respiración de abajo arriba y de arriba abajo. Podría ser infinito. Y por fin, permanece arriba. Sin cabeza. Todo el cuerpo, sin cabeza. Los pies se despegan del piso, cada uno a su vez, y demuestran cuanto funcionan. Un hilo sale entonces de la mano para levantarla. El cuerpo cuelga. Está suspendida ella y gira alrededor de la mano. Flotea ella. De nuevo. Ya está. Se podría parar eso. Se puede parar. Se para. Ella se puede quitar la venda. Se la quita con toda velocidad. Y es cuando anda a agarrar los zapatos de mujer, y a sentarse en la silla en que cuelga el sombrero de hombre. Ella es mujer. Una mujer que se pone los zapatos de tacón. Se levanta. Cuando se levanta, ya se enjugó el rostro sudoroso. Se ajusta la enagua para que se dibuje mejor la silueta femenina. Camina. Dentro de la caminata de los zapatos de tacón. Y es cuando lo ve. Cuando ve el vestido rojo. Y es cuando se apodera el tango de sus pies, cuando empieza el otro baile de la caminata. Se acerca. Lento. Lánguidamente. Sonriente. Abraza el vestido rojo. Está detrás del vestido rojo. Llega a ser la mujer que baila tango. Baila tango, con, el vestido rojo. Baila, y se va. Desaparece detrás de la pizarra blanca. Permanece sólo la pierna derecha, ahí, última en quitar el espacio del escenario. Y debajo de la pizarra blanca, no queda más que la imagen de las piernas, de los pies hasta las rodillas, de las piernas calzadas por los zapatos de mujer. Piernas apenas rozadas por el terciopelo rojo del vestido. Se ha hecho el silencio, denso. Muy fuerte. Ya nada podría detenerlo. Ha bailado ella. Ha sido. Es. Ahí. Adentro de este improbable absoluto. Ella. Total.

vendredi 23 juillet 2010

Au-delà du satin (I) - L'entrave


Ca boite. Il y a un pied, le gauche, chaussé d’une pointe. L’autre, boite. Le corps est vêtu de voile couleur chair. Une vieille combinaison comme mettaient autrefois les femmes, sous leurs robes. Trop grande. Ca flotte. Le corps flotte. Le corps monte sur l’estrade et s’assoit par terre. C’est pénible. Il faut le faire. Bander la cheville nue. La cheville qui boite. Elle bande. Elle bande et il y a la colère. La colère parce qu’il faut danser –il faut danser–, et qu’il y a encore la blessure. Toujours, la blessure. Paradoxe. Qui dit – La nécessité – Douloureuse – Profonde – Intérieure – Ontologique. Elle bande la cheville et regarde les gens. Il y a la colère. Elle se lève. Péniblement. Elle se lève et, les mains à terre, étire les jambes et les chevilles. Les mains passent sous les voutes plantaires. Elle étire les jambes, les deux, chacune à son tour, la pointe et la bande, le canon et la blessure. Elle se redresse. Complètement. Elle marche. Se place. Première. Dégagé. Devant, seconde, derrière. La jambe de la pointe, en avant. Le corps relâche. Le pied de la pointe cherche un autre jeu. Se distrait. Une danse commence. Une danse. Mais non. Ce n’est pas la danse. Cette danse n’a pas, d’autorité. Elle arrête tout. Rond de jambe en l’air. Devant, seconde, derrière. Attitude. Bras couronne. Equilibre. Ca tient. Ca dure. Ca dure. Equilibre. Pourquoi ? Elle reste. Rien du corps ne bouge, ne vit, ne respire. Les yeux commencent à chercher. Rien. Les bras lâchent et tombent. La jambe reste encore. Encore un peu. Puis tombe à son tour. Qu’est-ce que cette jambe figée en l’air ? Il faut marcher. Elle commence à marcher. Elle marche. Elle marche mais quelque chose commence à résister. Quelque chose résiste à ce que la marche avance. Comme ça. La pointe refuse de laisser la jambe passer devant. Pour continuer, la marche. La pointe tire en arrière, vers le bas, déséquilibre. Il y a résistance devant l’inévitable, et puis, l’inévitable, la chute, le tour au sol. Se recroqueviller. Se rassembler. Comprendre ce qui se passe. Quel est ce corps. Quel est cet élément qui fait entrave. Comprendre – Pour faire face. Elle se relève. Recommence. Plus fort. Plus fort. Avec plus d’obstination. Rien y fait. Elle retombe, retourne. Elle se relève, regarde ce pied dans cette pointe, apprivoise cette jambe contre sa poitrine, interroge ce pied enfermé, en frappant contre la pointe. Non. Rien y fait. Elle se recentre. Il faut éjecter la jambe. Elle éjecte la jambe, dans un râle. Elle éjecte, éjecte, râle. Par devant, sur le côté, la tête se révulse vers l’arrière, contrebalance cette jambe à éjecter. Et encore, vers l’arrière, vers le haut, arracher cette jambe. Rien y fait. La pointe résonne. Et puis la pointe se fait piquet. Et quelque chose d’autre devient possible. Quelque chose qui ressemble à une marche – bancale. Plus ça pique et plus l’autre jambe peut monter, haut, libre. Il y a ce balancier de bas en haut, d’une jambe sur l’autre, à l’autre. La pointe redevient celle de la danseuse classique. Une arabesque se lève, ça danse, quand, à l'endroit du talon de satin, ça glisse. Ca glisse et entraîne tout le corps, au sol, à nouveau. A nouveau. A terre. Sol. L’idée de l’arabesque sur pointe, mais, au sol. Et le satin de la pointe qui de nouveau empêche l’équilibre, glisse à terre. Tout glisse. Rien ne tient. Elle se relève. Mais la jambe de la pointe est devenue raide, inflexible. Toute la jambe s’est faite de bois. Elle danse. Tourne autour de cette jambe, éprouve le déséquilibre du corps en mouvement, par delà la jambe. Et cette jambe est à nouveau celle de la danseuse classique. Petits battements, de plus en plus rapides, mécaniques. Et cette jambe s'épuise, l’épuise. Et cette jambe n’a pas de sens. D’âme. De chair. Elle s’assoit par terre. Eprouve la jambe bandée. Elastique. Une jambe qui se plie et s’allonge, retombe dans la mollesse de la chair. Quand l’autre n'est, qu'inflexible, raide. Quand rien ne peut en venir à bout. La jambe bandée est déliée dans toute la flexibilité de la main. Et l’autre, ne peut qu’être hissée, péniblement, pour retomber roidement, dès qu’elle est lâchée. Cette jambe est l’oppression, le carcan, l’entrave, la fixité, la rétention. Elle libère le pied. Commence à enlever la pointe.



Más allá del satín (I) – La traba

Cojea. Hay un pie, el siniestro, calzado por una punta. El otro cojea. El cuerpo está vestido por un velo color carne. Una vieja enagua como se ponían antaño las mujeres, debajo de los vestidos. Demasiado grande. Flotea. El cuerpo flotea. El cuerpo se sube a la estrada, y se sienta en el piso. Es penoso. Hay que hacerlo. Vendar el tobillo desnudo. El tobillo que cojea. Venda. Venda y está la ira. La ira porque hay que bailar –hay que bailar–, y que otra vez, está, la herida. Siempre, la herida. Paradoja. Que dice – La necesidad – Dolorosa – Honda – Interna – Ontológica. Venda el tobillo y mira a la gente. Está la ira. Se levanta. Penosamente. Se levanta, y, las manos en la tierra, estira las piernas, y los tobillos. Las manos se ponen debajo de las plantas de los pies. Estira las piernas, las dos, cada una a su vez, la punta y la venda, el cañón y la herida. Se endereza. Completamente. Camina. Se coloca. Première. Dégagé. Delante, secunda, atrás. La pierna de la punta, adelante. El cuerpo relaja. El pie de la punta busca otro juego. Se distrae. Se inicia una danza. Una danza. Pero no. No es el baile. Esta danza no tiene, autoridad alguna. Se para todo. Rond de jambe en el aire. Delante, secunda, atrás. Attitude. Brazos couronne. Equilibrio. Se sostiene. Dura. Dura. Equilibrio. ¿Para qué? Se queda. Nada del cuerpo se mueve, vive, respira. Los ojos empiezan a buscar. Nada. Los brazos relajan, sueltan, caen. La pierna se queda todavía. Todavía un poco. Y cae a su vez. ¿Qué es esta pierna fijada en el aire? Hay que caminar. Empieza a caminar. Camina. Camina, mas algo empieza a resistir. Algo resiste a que avance la caminata. Así. La punta se niega a dejar que pase la pierna hacia adelante, para seguir, la caminata. La pierna arrastra hacia atrás, hacia abajo, desequilibra. Hay resistencia enfrente de lo inevitable, y luego, lo inevitable, la caída, la vuelta, en el piso. Encogerse. Reunirse. Entender qué es lo que está ocurriendo. Cuál es ese cuerpo. Cuál es ese elemento que hace traba. Entender – Para enfrentar. Se vuelve a levantar. Vuelve a empezar. Más fuerte. Más fuerte. Con más obstinación. Nada le hace nada. Vuelve a caer. Vuelve a dar la vuelta. Se vuelve a levantar, mira este pie en esta punta, doma esta pierna contra su pecho. No. Nada le hace nada. Se vuelve a centrar. Hay que eyectar esta pierna. Eyecta la pierna, en un estertor. Eyecta, eyecta, en un estertor. Hacia adelante, de lado, la cabeza reveliendo hacia atrás, contrabalanceando esta pierna que eyectar. Y otra vez, hacia atrás, hacia arriba, arrancar esta pierna. Nada le hace nada. Resuena la punta. Y se hace piquete la punta. Y algo otro se hace posible. Algo que se parece a una caminata – tambaleante. Más se hace el piquete más se puede alzar la otra pierna, alto, libre. Hay este balanceo de arriba abajo, de una sobre otra pierna, en otra. La punta vuelve a ser la de la bailarina clásica. Algún arabesque se levanta, baila, cuando, en el lugar del talón de satín, se desliza. Se desliza, y lleva todo el cuerpo en el piso, de nuevo. De nuevo. En tierra. Piso. La idea del arabesque en punta, pero en el piso. Y el satín de la punta que otra vez impide el equilibrio, se desliza en la tierra. Todo se desliza. Nada se mantiene. Se vuelve a levantar. La pierna de la punta se ha hecho rígida, inflexible. Toda la pierna se ha hecho de madera. Baila ella. Gira alrededor de esta pierna, experimenta el desequilibrio del cuerpo en movimiento. Y esta pierna vuelve a ser la de la bailarina clásica. Petits battements, cada vez más rápido, mecánico. Y esta pierna se agota, la agota. Y esta pierna no tiene sentido. No tiene alma. Carne. Se sienta en el piso. Experimenta la pierna con venda. Elástica. Se dobla y se estira, recae en la blandura de la carne. Y la otra es inflexible, rígida. Nada puede con ella. La pierna vendada está desligada adentro de toda la flexibilidad de la mano. La otra no puede más que ser alzada penosamente, para recaer rígidamente, en cuanto se suelta. Esta pierna es la opresión, la camisa de fuerza, la traba, la fijeza, la retensión. Libera el pie ella. Empieza a quitar la punta.

mardi 20 juillet 2010




Ta peau aime

J’aime ta peau

- Poème -




Tu piel ama

Amo tu piel

- Poema – Piel-ama -


jeudi 24 juin 2010

El revés (II)


Te dolía. Te pesaba. Mucho. Demasiado. Querías salir. Querías salir de ahí. Respirar. Respirar de vuelta. Querías escapar del peso del cuerpo dormido. Querías escapar de él. De su lugar, también. Querías salir. Querías aire. Quitate. Quitate de encima mío. Ya. Por fin. ¿Qué ibas a hacer? ¿Dónde tenías la ropa? ¿Cómo salir sin despertarle, sin tener que hablar, sin tener que enfrentarle de vuelta? Quiero salir. No encuentro la ropa. El vestido negro. No lo encuentro. No puedo salir. No podías salir desnuda a la calle. Ya estabas suficientemente desnuda, cruda. Buscabas. Buscabas. Buscabas. Entre mucha desesperación, conseguiste agarrar el vestido negro. Resguardarlo del peso del cuerpo que lo tapaba todo. Me voy a vestir. Despacito. Como quien intenta recomponerse. Recuperar su piel. Su ser. Ya estabas vestida. Salir. ¿Cómo salir si la puerta de la calle estaba cerrada con llave? ¿Cómo salir de acá? ¿Dónde era acá? Más allá de San Telmo, ¿qué matadero? Salgo. Conseguí abrir la puerta en silencio. Vi esa postal tan familiar de Camille Claudel que dice en francés “Je réclame la liberté à grand cri”. Abriste e ibas descubriendo con los ojos aquel espacio incomprensible. Tengo miedo. Seguías con el miedo de lo que acababa de pasar. Todo te daba miedo. Sobre todo la cicatriz reciente en la panza del león. Una cuchillada de tango. Una cuchillada de sangre. Tengo miedo. Le tengo miedo a todo. A cada más mínimo ruido del edificio. Te acordabas de otro momento chungo en Brasil. Salvador de Bahía. Pensabas en él. Pensabas en él. Buscabas en el azul del recuerdo de los ojos. Ya sabías que no lo encontrarías. Capaz que nunca. Lo cierto que por ahora no. Tengo miedo. ¿A qué puerta golpear para que te abrieran la puerta de la calle? ¿A qué puerta? ¿Quién podía estar detrás de qué puerta? Tengo miedo. Quiero salir. Me duele todo. Tengo miedo. No quiero morirme así. No pensabas más que en eso. No querías morirte. Así no. Ni por uno de los asuntos ni por otro. Ni por la falta de preservativo ni por la cuchillada. Tengo miedo. Llegaste abajo de todo. La puerta de la calle. Cerrada. El espejismo del aire. El espejo donde no te reconociste la cara. Sucia de rasguños y de sangre. Destrozada por el error. Hubieras querido llorar. Para lavarte la cara. Pero no podías. Por el miedo no podías. ¿Qué hacer? ¿Cómo salir de esa? Equivocación. No se puede. Tendrías que subir de vuelta. Tumbarte de vuelta al lado de ese cuerpo fuera del momento. No puedo salir. Tenías que aguantar. Dos horas y media. Volviste a su colcha y tuviste que tumbarte de vuelta. Intentar desconectar el cerebro para suspender el miedo. Para que pasara más rápido. El tiempo. Dos horas y media más. Otra vez el intento. La puerta con la postal de Claudel, las escaleras, los pasillos, los ruiditos del edificio. Esa vez sí. Sí o sí. Esa vez ibas a esperar en la puerta a que alguien saliera y te abriera la puerta. Esperarías. Esperarías con los ojos abiertos. Esperaste poco. Por fin. Poco. Ya venía alguien. “¿Cómo no?”. Por fin. El aire. El sol. La calle. Fuera. Estabas afuera. Paraste un taxi. Ya. Te metiste para regresar a Almagro. Amanecía Buenos Aires. Amanecía. Y te habías perdido otro arito más. En algún otro cuarto equivocado. Me duele.




L’envers (II)

Tu avais mal. Il pesait sur toi. Beaucoup. Trop. Tu voulais sortir. Tu voulais sortir de là. Respirer. Respirer à nouveau. Tu voulais échapper au poids du corps endormi. Tu voulais lui échapper. A son lieu, aussi. Tu voulais sortir. Tu voulais de l’air. Dégage. Dégage de moi. Tout de suite. Enfin. Qu’est-ce que tu allais faire ? Où étaient tes habits ? Comment sortir sans le réveiller, sans avoir à parler, sans devoir de nouveau l’affronter ? Je veux sortir. Je ne trouve pas mes habits. Ma robe noire. Je ne la trouve pas. Je ne peux pas sortir. Tu ne pouvais pas sortir toute nue dans la rue. Tu étais déjà bien assez nue, crue. Tu cherchais. Tu cherchais. Tu cherchais. Au milieu de beaucoup de désespoir, tu as fini par attraper ta robe noire. A l’arracher au poids du corps qui cachait tout. J’vais m’habiller. Tout doucement. Comme pour se recomposer. Récupérer sa peau. Son être. Tu t’es habillée. Sortir. Comment ? Comment sortir alors que la porte de la rue serait fermée à clé ? Comment sortir de là ? Et là c’était où ? Au-delà de San Telmo, quel coupe-gorge? Je sors. J’ai réussi à ouvrir la porte, en silence. J’ai vu cette carte postale de Camille Claudel disant en français « Je réclame la liberté à grand cri » que je connais si bien. Tu as ouvert et tu as découvert avec tes yeux cet espace incompréhensible. J’ai peur. Tu continuais d’être dans la peur de ce qui venait de se passer. Tu avais peur de tout. Surtout de la cicatrice récente sur le ventre du lion. Un coup de couteau de tango. Un coup de couteau de sang. J’ai peur. J’ai peur de tout. Du moindre bruit dans la baraque. Tu te souvenais d’un autre moment bien glauque, au Brésil. Salvador de Bahia. Tu pensais à lui. Tu pensais à lui. Tu cherchais dans le bleu du souvenir des yeux. Et tu savais que tu ne le trouverais pas. Peut-être jamais. Du moins pas pour le moment. J’ai peur. A quelle porte frapper pour qu’on t’ouvre la porte de la rue ? A quelle porte ? Qui pouvait bien être derrière quelle porte ? J’ai peur. Je veux sortir. J’ai mal partout. J’ai peur. Je n’veux pas mourir comme ça. Tu ne te disais plus que ça. Que tu ne voulais pas mourir. Pas comme ça. Ni pour une raison ni pour l’autre. Ni à cause de l’absence de préservatif ni à cause du coup de couteau. J’ai peur. Tu es arrivée tout en bas. La porte de la rue. Fermée. Le mirage de l’air. Le miroir où tu n’as pas reconnu ton visage. Tout sale d’égratignures et de sang. Détruit par l’erreur. Tu aurais voulu pleurer. Pour laver ce visage. Mais tu ne pouvais pas. A cause de la peur tu ne pouvais pas. Que faire ? Comment sortir ? De l’erreur. On ne peut pas. Tu allais devoir remonter. Te recoucher à côté de ce corps hors du moment. Je ne peux pas sortir. Il allait falloir supporter. Deux heures et demie. Tu es revenue sur sa paillasse et tu t’es recouchée. Essayer de déconnecter le cerveau pour suspendre la peur. Pour que ça passe plus vite. Le temps. Deux heures et demie. Nouvelle tentative. La porte avec la carte postale de Claudel, les escaliers, les couloirs, les bruits de la baraque. Cette fois, oui. Oui. Cette fois tu allais attendre à la porte que quelqu’un sorte et t’ouvre la porte. Tu attendrais. Tu attendrais avec les yeux bien ouverts. Tu n’as pas attendu beaucoup. Enfin. Pas beaucoup. Quelqu’un arrivait. « Bien sûr ». Enfin. L’air. Le soleil. La rue. Dehors. Tu étais dehors. Tu as arrêté un taxi. Tout de suite. Tu es montée pour rentrer à Almagro. L’aurore de Buenos Aires. L’aurore. Et tu avais encore perdu une autre boucle d’oreille. Dans une autre chambre erronée. J’ai mal.


jeudi 3 juin 2010

El revés (I)



« Eso es la Conquista al revés…
El Indio que coge a la Europea. »

No eras vos. Ibas medio borracha. Eras vos. Peleando para salir de los años de rechazo, humillación, desamor, ausencia. Ausencia de piel. Eras vos. Buscando en el vino del tango, nada más que, la vuelta a la vida. Eras vos. Eras vos deseando. Eras el deseo tuyo. Por fin. Del otro lado. Así podía empezar.
Estabas medio borracha. Estabas piel. Te dejaste llevar. Por alguna vez en tu vida, te dejaste llevar. En toda embriaguez, en toda inocencia, en toda inconciencia. En todo fuego.
Por lo menos llevadas casco en la motocicleta de San Telmo. Y te pareció buena señal de protección. Más allá del peligro de las calles. Tenías algo de miedo. Estabas ebria. Sabías adonde ibas. No sabías. Te gustaba rozar el peligro. Te sentías viva. Hacía tanto tiempo que no te sentías viva. Rozabas la muerte. Lo sabías. Pero te daba igual todo, ya que te sentías viva. Por fin.
Te subiste a no sabías donde. Un lugar como de película. De terror. Como que ni se imagina. La cueva del león. Todo fue a lo bestia. Chupamela. No. No quiero. Su polla amenazando tu boca. Obligatoria. Vos con miedo y sin querer. Ya. Vos haciéndolo igual. Mal. Pero ya que no parecía haber opción. El preservativo. ¿Vos tomás píldora? Sí. Pero da igual. Ponete un preservativo. Yo te voy a preservar. No. No quiero. Sin preservativo no quiero.
La cuestión igual ya no era del preservativo. Era que ya no querías. Que nunca habías querido. A pesar de la embriaguez. De las ganas tremendas de piel. Del deseo de sentirte viva. De sentirte deseada por fin. Era que esa violencia no la querías. Que eso no querías. No. Por favor. Sí. Así puedo sentir tu carne. Ser piel contra piel. No. No. Por favor. Sin preservativo no quiero. Date la vuelta. No. Quiero entrar en todos tus huecos. No. No. Por favor. No quiero. No. No. No quiero.
Te empezabas a callar. A ahogar. A desaparecer. El miedo. Fuerte. Adentro tuyo que decías no. Para vos misma. La cicatriz enorme y reciente en la panza del león. No. No. No quiero. No. Me duele. No. Chupamela. Yo te quiero chupar toda. No. Yo no. No. Por favor. No. Dejame. Dejame, por favor. Casi ni se te escuchaba la voz ya. Casi hablabas ya sólo para vos misma. Sabiendo que el otro no iba a entender. No podría entender. Que ya no te quedaba más que aguantar. Callar. Salvarte de alguna que otra manera. Salvar algún que otro pedacito tuyo. Igual si ya no sabías cuál podría ser. No sabías ya. Date la vuelta. No. No. Pará. Parate. Por favor. Quiero conocerte todos los huecos. Quiero entrar en todos tus huecos. No. No quiero. Dejame. Esperá. Esperá que ya está casi. No. Noooo. Ya. Ya viene. Nooo.
Ya era. Ya estabas llorando. En silencio. En el silencio tuyo. Ya te resbalaban las lágrimas por toda la cara. Ya te olvidabas de donde estabas. Ya te olvidabas de qué te estaba pasando. Ya te olvidabas. El agua salada de las lágrimas. Lo único. Lo único tuyo. Lo único tuyo ya. Lo único que te quedaba. Como agua que limpia. Que lo limpia todo. Que podría limpiarlo todo. Limpiar eso. Como leche maternal que se traga. Que se traga para nutrirse. Para no morir. Como calor de mamá para adentro. Como algo muy antiguo. Permanente. Como lo más tuyo. Lo único tuyo. Tu agua de sal. Tu llanto. Ya ni existía él. Ya ni le decías ¿no ves que estoy llorando?, ¿no ves que me hiciste mal?, ¿no ves que me quería ir?, ¿que no quería eso? Ya ni le decías eso. Nunca se lo habías dicho.
Ya todo había pasado. Ya había sido. Entonces ¿para qué? ¿Para qué decir qué había pasado? ¿Qué te había pasado a vos? ¿Qué te había pasado a vos y que no había sentido él? ¿Para qué? Si ya había pasado. Si los dos lo sabían. Igual si sabías que no sabía nada. Y que eso era lo único que podías salvar. Que no se diera cuenta de eso que te había hecho. Lo que podías salvar. Lo único. Mientras él dormía ya. Dejando sobre tu pequeño cuerpo todo el peso suyo. Impidiendo que te pudieras mover. Eso seguía. Eso que había sido la permanencia de la noche. Impedir que te movieras. Actuarte. Con todo el peso arriba tuyo. Y dentro tuyo. Eso seguía.



L’envers (I)

« C’est la Conquête à l’envers…
L’Indien qui prend l’Européenne. »

Ce n’était pas toi. Tu étais à moitié ivre. C’était toi. Luttant pour sortir des années de rejet, d’humiliation, désamour, absence. Absence de peau. C’était toi. Cherchant dans le vin du tango, rien d’autre que, le retour à la vie. C’était toi. C’était toi qui désirais. Tu étais ton désir. Enfin. De l’autre côté. Ca pouvait commencer.
Tu étais à moitié ivre. Tu étais peau. Tu t’es laissée aller. Pour une fois dans ta vie, tu t’es laissée aller. En toute ébriété, en toute innocence, en toute inconscience. En tout feu.
Au moins tu portais un casque sur la mobylette de San Telmo. Et ça te semblait un bon signe de protection. Au-delà du danger des rues. Tu avais un peu peur. Tu étais ivre. Tu savais où tu allais. Tu ne savais pas. Tu aimais caresser le danger. Tu te sentais en vie. Ca faisait si longtemps que tu ne t’étais pas sentie en vie. Tu caressais la mort. Tu le savais. Mais ça t’était bien égal, puisque tu te sentais en vie. Enfin.
Tu es montée tu ne savais où. Un endroit de film. D’horreur. Comme on n’imagine pas. La gueule du lion. Tout a été très hard. Suce-moi. Non. J’veux pas. Sa bite comme une menace sur ta bouche. Obligatoire. Toi dans la peur et sans vouloir. OK. Toi le faisant quand même. Mal. Mais puisqu’il ne semblait pas y avoir de choix. Le préservatif. Tu prends la pilule ? Oui. Mais ça fait rien. Mets un préservatif. C’est moi qui vais te préserver. Non. J’veux pas. Sans préservatif j’veux pas.
De toute façon la question n’était plus celle du préservatif. C’était que tu ne voulais plus. Que tu n’avais jamais voulu. Malgré l’ivresse. L’envie infernale de peau. Le désir de te sentir en vie. De te sentir enfin désirée. C’était que cette violence-là tu ne la voulais pas. Que tu ne voulais pas ça. Non. S’il te plait. Si. Comme ça je peux sentir ta chair. Peau contre peau. Non. Non. S’il te plaît. Sans préservatif j’veux pas. Tourne-toi. Non. Je veux entrer dans tous tes creux. Non. Non. S’il te plaît. J’veux pas. Non. Non. J’veux pas.
Tu commençais à te taire. A t’étouffer. A disparaitre. La peur. Forte. Dedans toi qui disais non. Pour toi-même. La cicatrice énorme et fraîche sur le torse du lion. Non. Non. J’veux pas. Non. J’ai mal. Non. Suce-moi. Je veux te lécher tout entière. Non. Pas moi. Non. S’il te plait. Non. Laisse-moi. Laisse-moi, s’il te plaît. On entendait presque plus ta voix. Tu ne parlais presque plus que pour toi-même. Sachant que l’autre n’aurait pas compris. N’aurait pas pu comprendre. Que tu n’avais plus qu’à prendre ton mal en patience. Te taire. T’en tirer d’une façon où d’une autre. Sauver un tout petit bout de toi-même. Même si tu ne voyais plus. Tu ne savais plus. Tourne-toi. Non. Non. Arrête. Arrête-toi. S’il te plaît. Je veux connaître tous tes creux. Je veux entrer dans tous tes creux. Non. J’veux pas. Laisse-moi. Attends. Attends ça y est presque. Non. Nonnn. Ca y est. Ca vient. Nonnn.
Ca y était. Ca y était, tu pleurais. En silence. Dans le silence de toi. Ca y était, les larmes coulaient sur ton visage. Tu oubliais où tu étais. Tu oubliais ce qui t’arrivait. Tu oubliais. L’eau salée des larmes. La seule chose. La seule chose à toi. La seule chose qui te restait. Comme de l’eau qui lave. Qui lave tout. Qui pourrait tout laver. Laver ça. Comme le lait maternel qu’on avale. Qu’on avale pour se nourrir. Pour ne pas mourir. Comme la chaleur de maman pour dedans. Comme quelque chose de très ancien. Permanent. Comme ce qu’il y a de plus à toi. Comme la seule chose à toi. Ton eau de sel. Tes pleurs. Il n’existait plus. Tu ne lui disais plus, tu ne vois pas que je suis en train de pleurer ?, tu ne vois pas que tu m’as fait mal ?, tu ne vois pas que je voulais m’en aller ?, que je ne voulais pas ça ? Tu ne lui disais plus. Tu ne le lui avais jamais dit.
Tout était déjà arrivé. Tout s’était passé. Alors pourquoi ? Pourquoi dire ce qui s’était passé ? Ce qui t’était arrivé à toi ? Ce qui t’était arrivé à toi et qu’il n’avait pas su ? Pourquoi ? Si tout était déjà arrivé. Si vous le saviez tous les deux. Même si tu savais qu’il ne savait rien. Et que c’était la seule chose que tu avais pu sauver. Qu’il ne se soit pas rendu compte de ce qu’il t’avait fait. Ce que tu avais pu sauver. La seule chose. Quand il était déjà en train de dormir. Laissant sur ton petit corps tout le poids du sien. Empêchant que tu ne puisses bouger. Ca continuait. Ca avait été la permanence de la nuit. Empêcher que tu ne bouges. T’agir. De tout son poids sur toi. Et dans toi. Ca continuait.

samedi 29 mai 2010

Fuga


El vértigo que es el baile
Hace el baile
El vértigo que es estar bailando
La fuga infinita

Porque no se puede aguantar
Porque se necesita fugar
Transarse
Estar en transe
Olvidarse

Sólo el cuerpo
Respiro – Olvido
Respiro – Estoy

Me olvidé




Fugue

Le vertige de la danse
Qui fait la danse
Le vertige de danser
La fuite infinie

Parce qu’on ne peut supporter
Parce qu’il faut s’évader
Se transer
Etre en transe
S’oublier

Rien que le corps
Je respire – Oublie
Je respire – Suis

J’ai oublié

samedi 1 mai 2010

Vivir rojo


Al principio, no está tanto el dolor. Sino esa plenitud. Ese cuerpo-globo. Lleno de aire. Sostenido de un hilo, no más. Flotando.
Al principio flota. Burbuja de jabón.
Está muy hinchada. Llena.
La boca abierta es de quien nada debajo del agua del mar.
Mar adentro afuera.
Sensación de suspensión. Volar.
Funámbula sobre la cuerda floja.
Vuelo. Vuela.
Cuando se acaba el vuelo, los zapatos llanos de chicos.
La tierra. Los pies. El tobillo.
Estos pies arrancados a la tierra.
Esta caminata muy atenta al pie. Al centro.
La llamada del vestido rojo. Detenerse un rato con él.
La caminata atenta al pie. Al tobillo doloroso. Más rápido. Más rápido. El hilo.
Enloquece. Enloquece ella. Enloquezco yo. Me agoto. Estoy agotada.
Me caigo. Peleo para levantarme. Me levanto. Me caigo. Me levanto. Me caigo. Me derrumbo. Soy cuerpo.
Materia cuerpo. Respiración fuerte. Muy fuerte. Baile violento. Que termina en la jaula.
Salir. Salida. Silla. Texto. Voz.
Silla-útero. Intento. Fracaso. Encierro. Salir.
Regresar. Contarlo todo. Contarle todo a la silla. Llorar.
Levantarse y percutir el sonido de la silla. Ser-silla. Caminar-silla. Bailar-silla. Salir.
Salir ya, al vestido rojo.
Ya no es mi madre. Es mi niña. Soy yo.
Le canto la canción de mi papá. Vuelvo. Vuelvo a esa paz. Sonrío. Canto

« Ma petite est comme l’eau, elle est comme l’eau vive
Elle court comme un ruisseau, que les enfants poursuivent
Courrez, courrez, vite si vous le pouvez
Jamais, jamais, vous ne la rattraperez »





Vivre rouge

Au début il n’y a pas tant de douleur. Mais la plénitude. Ce corps-ballon-de-baudruche. Rempli d’air. Juste soutenu par un fil. Flottant.
Au début ça flotte. Bulle de savon.
Elle est très gonflée. Pleine.
La bouche ouverte est celle de qui nage sous l’eau de la mer.
Mer intérieure extérieure.
Sensation de suspension. Voler.
Funambule sur le fil.
Vol. Elle vole.
Quand le vol finit, les chaussures plates de l’enfant.
La terre. Les pieds. La cheville.
Ces pieds arrachés à la terre.
Cette marche très attentive à ce pied. Au centre.
L’appel de la robe rouge. S’arrêter un moment auprès d’elle.
La marche attentive au pied. La cheville douloureuse. Plus vite. Plus vite. Le fil.
Devient fou. Devient folle. Je deviens folle. Je m’épuise. Je suis épuisée.
Je tombe. Je lutte pour me relever. Je me relève. Je tombe. Je me relève. Je tombe. Je m’écroule. Je suis corps.
Matière corps. Respiration forte. Très forte. Danse violente. Qui finit dans la cage.
Sortir. Sortie. Chaise. Texte. Voix.
Chaise-utérus. Tentative. Echec. Enfermement. Sortir.
Revenir. Tout dire. Tout dire à la chaise. Pleurer.
Se lever et percuter le son de la chaise. Etre-chaise. Marcher-chaise. Danser-chaise. Sortir.
Sortir maintenant, à la robe rouge.
Ce n’est plus ma mère. C’est ma fille. C’est moi.
Je lui chante la chanson de mon père. Je reviens. Je reviens à ce calme. Je souris. Je chante.

« Ma petite est comme l’eau, elle est comme l’eau vive
Elle court comme un ruisseau, que les enfants poursuivent
Courrez, courrez, vite si vous le pouvez
Jamais, jamais, vous ne la rattraperez »

dimanche 11 avril 2010

Recuerdo



Otra vez me había olvidado
De la existencia del mundo
De que alguien más que yo
Me podía hacer daño

Me lo recordaron





Rappel


Une fois de plus j’avais oublié
Que le monde existait
Que quelqu’un d’autre que moi
Pouvait me faire du mal

On est venu me le rappeler

samedi 20 mars 2010

Mezcla de barro


Otro boca a boca - para la niña del renacer
Del otro lado
Al revés del planeta y del ser

Buenos Aires - ciudad del arrastrar
Cada respiración
Hasta que desaparezca
La última posibilidad de duda
Del estar
Vivo

Vivo
En la calle donde se van mezclando
El empedrado con cualquier tipo de material
Rescatado del último terremoto que significa
La vida

Vereda lista para recibir a quien anda buscando
Esa luz irrumpiendo en alguna que otra hoja verde fluorescente
Más llena de sabia que en cualquier otra parte del planeta a la deriva
Más llena de todo lo imaginable en otra tierra como pudo ser
Aquella vieja Europa herida por el paso de los siglos y el desgaste de la sonrisa

Buscando el sentido de sus calles - Buenos Aires
Hecha de luz y sombra, empedrada por el barro del amor
Intenta lo que es

El invento universal que es
La MEZCLA

Mezclémonos
Mezclémonos todo el cuerpo de barro





Mélange dans la boue

Un autre bouche à bouche – pour la petite fille de la renaissance
De l’autre côté
A l’envers de la planète et de l’être

Buenos Aires – ville qui traine et entraîne
Chaque respiration
Jusqu’à la disparition
De la dernière possibilité du doute
D’être
En vie

Je vis
Dans la rue où se mêlent
Le pavé et tout autre type de matière
Rescapé du dernier tremblement de terre que signifie
La vie

Trottoir prêt à recevoir qui cheminerait à la recherche
De cette lumière éclatant sur l’une ou l’autre de ces feuilles de fluorescence verte

Plus remplies de sève que n’importe où sur cette autre planète à la dérive
Plus remplies de tout ce qui aurait pu s’imaginer dans une autre terre comme aurait pu être
Cette vieille Europe blessée par le passage des siècles et l’usure du sourire

A la recherche du sens de ses rues – Buenos Aires
Faite de lumière et d’ombre, pavée de cette boue faite d’amour
Tente ce qu’elle est

L’invention universelle qu’elle est
Le MELANGE

Mélangeons-nous
Mélangeons-nous tout le corps de boue

mardi 2 février 2010

Lui sans elle avec elle



A celui qui sait

Lui c’est s’enfermer dans une maison. Se réchauffer. Lui c’est l’étreinte du lit, toute la journée. Le va et vient des draps au café. De l’amour aux livres. Lui c’est la peur. Mais lui, c’est l’étreinte. La vraie. Celle qui sait. Jusqu’au-delà.
Il y a la toux, la douleur, l’insomnie. Mais il y a l’étreinte. L’étreinte qui sauve tout, de tout. Lui le sait. Lui sait ça. Et lui a peur. Peur de lui. Peur de l’amour –qu’est-ce que c’est ? Lui c’est le désir, la scène, l’enfant. Lui ne joue pas. Il est l’enfant. Lui se joue de lui.
Lui l’attend. Il le sait. Il ne le sait pas. Il trouve ça beau. Il trouve ça insensé. C’est beau. C’est lui.
Lui serait un cadeau. Car lui est sans lendemain. Lui est le poète. Goldmund. Le besoin de matière. Solide.
Lui aime la danse, comme son vieux Céline. Lui relit Beauvoir, contre son vieux Céline.
Lui se dit qu’il n’est rien, ne sait rien, ne vaut rien. C’est que lui aussi, comme elle, cherche avec qui vivre, cette matière –solide–, qui n’est rien, sans personne, en face. Lui est seul. Terriblement seul. Comme tous. Mais lui le sait un peu plus. Lui sait tout.
Lui sait qu’il pourrait ne plus être seul. Il l’a déjà été, peut-être. Et contrairement à ce que lui dit, lui n’est pas dupe de son désir –pas plus qu’elle. Et lui est le partage. Le grand.
Lui a peur des miroirs. Peur des corps. Du sien. Peur du temps, plus que de l’alcool, sur la chair. Lui sait qu’elle aussi a peur des miroirs, de la chair qui déborde, obscène. C’est pourquoi lui l’appelle quand il devient malgré lui cet objet de désir qu’il ne conçoit pas –tout comme elle–, qui le dépasse pour le réduire à sa honte.
Lui sait qu’elle sait. Lui sait qu’elle l’aime. Au-delà du temps, de l’espace, des miroirs, et de la chair qu’ils exècrent.
Lui fabrique des marionnettes pour se jouer de lui. Lui sait qu’elle sait. Lui sait son silence. Son choix du silence face à la conscience de la non-connaissance. Le silence devant l’abîme de l’erreur. Lui sait son erreur. Lui sait ce qu’elle cherche. Lui se perd. Quand il se perd, il pleure de n’être qu’un artiste. Comment consoler celui qui pleure d’être un artiste ? Comment consoler la beauté d’être ? La vulnérabilité, la solitude, l’abandon.
Lui lui a dit Stig Dagerman. Lui lui a dit, sans le dire, l’indicible. L’insatiable besoin de consolation. « Pour toi. Tiens. »
Elle voudrait pleurer avec lui, et rire avec lui, et faire l’amour avec lui, dans les larmes et les rires. Elle voudrait jouir de lui et qu’il jouisse en elle. Elle voudrait qu’ils oublient.
Elle voudrait oublier.
(23/08/08)



El sin ella con ella


Al que sabe

El, es encerrarse en una casa. Entrar en calor. El, es el abrazo de la cama, todo el día. El vaivén de las sábanas al café. Del amor a los libros. El, es el miedo. Mas él, es el abrazo. El de verdad. El que sabe. Hasta el más allá.
Está la tos, el dolor, el insomnio. Pero está el abrazo. El abrazo que lo salva todo, de todo. El, lo sabe. El, sabe esto. Y él tiene miedo. Miedo a él. Miedo al amor –¿qué es eso? El, es el deseo, el escenario, el niño. El, no juega. El, es el niño. El, se juega de él.
El, la espera. Lo sabe. No lo sabe. Le parece lindo. Le parece loco. Es lindo. Es él.
El, sería un regalo. Que él, es sin mañana. El, es el poeta. Goldmund. La necesidad de materia. Dura.
El, ama la danza, igual que su viejo Céline. El, vuelve a leer a Beauvoir, igual en contra de su viejo Céline.
El, piensa que no es nada, no sabe nada, no vale nada. Es que él también, igual que ella, busca con quién vivir, esta materia –sólida–, que no es nada, sin nadie, enfrente. El, es solo. Terriblemente solo. Como todos. Mas él, lo sabe un poco mas. El, lo sabe todo.
El, sabe que podría dejar de estar solo. Ya le pasó, tal vez. Y al contrario de lo que dice él, no engaña sus deseos –no más que ella. Y él, es el compartir. El grande.
El, les tiene miedo a los espejos. Miedo al cuerpo. Al suyo. Miedo al tiempo que pasa, más que al alcohol, sobre la carne. El, sabe que ella también les tiene miedo a los espejos, a la carne que se desborda, obscena. Y por eso, él la llama cuando vuelve a ser, a pesar suyo, este objeto de deseo que no concibe –como tampoco ella–, que lo supera y lo reduce a su propia vergüenza.
El, sabe que ella sabe. El, sabe que ella lo ama. Más allá del tiempo, del espacio, de los espejos, y de la carne que aborrecen.
El, se fabrica títeres para jugarse de él. El, sabe que ella lo sabe. El, sabe su silencio. Su elección del silencio frente a la conciencia del no-conocer. El silencio frente al abismo del error. El, sabe su error. El, sabe lo que busca ella. El, se pierde. Cuando se pierde él, llora por no ser más que un artista. ¿Cómo consolar al que llora por ser artista? ¿Cómo consolar a la hermosura de ser? La vulnerabilidad, la soledad, el abandono.
El, le ha dicho Stig Dagerman. El, le ha dicho, sin decirlo, lo indecible. La insaciable necesidad de consuelo. « Para vos. Tomá. »
Ella quisiera llorar con él, y reírse con él, y hacer el amor con él, en las lágrimas y las risas. Quisiera gozar por él y que gozara él en ella. Quisiera que olvidaran.
Quisiera olvidar.

mardi 19 janvier 2010

Tous les jours


Tous les jours
Elle tous les jours
Elle et la lutte contre Elle
La mort

Tous les jours quelques lambeaux d’espoir
Pour se désagréger
Tous les jours l’insoutenable de cette présence
Faite d’absence

Tous les jours cette vie pour s’évanouir
Disparaitre dans la poussière
De l’inaccessible

Tous le jour sombrer un peu plus
Et le sentir
Dans ce qui reste de chair avariée

Tous les jours sombrer un peu plus dans
L’absence absolue du monde, d’un toi, d’un moi
Tous les jours
Un peu plus à l’intérieur de ce cœur écorché
La mort

Et les moyens pour la toucher
Pour mettre enfin fin
A tant
De non-sens
Chimère
Solitude
Ame désertée




Cada día

Cada día
Ella cada día
Ella y la lucha contra Ella
La muerte

Cada día algún que otro pingajo de esperanza
Para desagregarse
Cada día lo insoportable de esta presencia
Hecha de ausencia

Cada día esta vida para desvanecerse
Desaparecer en el polvo
De lo inaccesible

Cada día hundirse algo más
Y sentirlo
En eso que queda de carne averiada

Cada día hundirse algo más en
La ausencia absoluta del mundo, de algún vos, de algún yo
Cada día
Algo más en el interior del corazón despellejado
La muerte

Y los medios para tocarla
Para poner fin por fin
A tanto sin sentido
Tanta Quimera
Soledad
Alma desertada