vendredi 24 mai 2013

Océan



Ça avait commencé dans la mer – ça commence toujours dans la mer. Pourtant c’était l’océan. L’ouverture. La porte sur tous les continents. Le monde. Total. D’abord, dès le début, ça avait été total. Au début de l’automne. La mer pour elle seule – comme dans un James Bond, dirait-il plus tard. Il était assis dans le sable, la cigarette à la bouche. Elle était presque nue, dans la matrice du monde. Il était là. Ils s’attendaient. Il faisait un peu froid quand elle est sortie. Elle s’est vite séchée, pour recouvrir la honte d’avoir laissé voir son corps comme ça. Ruisselant et froid. Il l’a aidée à se réchauffer avec sa serviette. A renverser la fraicheur de l’océan. Il s’est couché sur elle quand elle a été rhabillée. Ils se sont étreints. Pour la première fois. Fort. Le sable et le ciel dans les yeux. Dans les corps. Le baiser n’avait encore presque pas eu lieu. Et pourtant c’était le ravissement. Presque hallucinatoire – pour elle. Lui. Là. Sur elle. Sa peau à lui. Gagnée sur les vêtements. C’était fort. Insoutenable. Terrifiant. La violence de l’évidence. Et la peau s’est faite chair. Car lui, c’était la chair. Et à travers lui, elle, elle a pu accéder, alors, à sa propre chair. Elle a pu toucher – être – sa propre chair. C’était : la fin du dedans et du dehors. C’était : tout. Il y avait : tout. La fin de l’absence. Dans la naissance, à l’autre. Elle n’était plus. Elle. Lui. Elle était lui. Elle était à lui, et grâce à lui, et autour de lui, et avec lui. Elle devenait lui. Le vent les balayait. Elle n’avait plus froid. Et les enfants aimaient ça.







Océano
 

Había empezado en el mar – siempre empieza en el mar. Sin embargo era el océano. La apertura. La puerta sobre todos los continentes. El mundo. Total. Primero, desde el inicio, había sido total. Cuando el inicio del otoño. El mar para ella sola – igual que en un James Bond, diría él luego. Estaba sentado en la arena, el cigarrillo en la boca. Estaba casi desnuda, adentro de la matriz del mundo. Estaba ahí él. Se esperaban. Hacía algo de frio cuando salió ella. Se secó rápido, para cubrir la vergüenza por haber dejado que se le viera el cuerpo. Chorreando y frio. La ayudó él a calentarse con la toalla. A derramar la frescura del océano. Se acostó sobre ella cuando estuvo vestida. Se abrazaron. Por primera vez. Fuerte. La arena y el cielo en los ojos. En los cuerpos. El beso casi no había tenido lugar aún. Y sin embargo era el encantamiento. Casi alucinatorio – para ella. El. Ahí. Sobre ella. La piel de él. Ganada sobre la ropa. Era fuerte. Insostenible. Terrorífico. La violencia de la evidencia. Y la piel se hizo carne. Porque él, era la carne. Y mediante él, ella, pudo acceder, entonces, a la propia carne. Pudo tocar – ser – su propia carne. Fue: el fin del adentro y del afuera. Fue: todo. Había: todo. El fin de la ausencia. Dentro del nacimiento, al otro. No era más ella. El. Ella era él. Ella era de él, y gracias a él, y alrededor de él, y con él. Llegaba a ser él. El viento los barría. No sentía más frio ella. Y a los niños les gustaba.

 









mercredi 15 mai 2013

Amérique dite Latine



Amérique Latine.
Terre du viol.
Des femmes indigènes.  

J’y étais déjà. 

Avant. 

Le pacte scellé dans la chair.
Le viol par le fils.
De ces femmes violées. 
 
J'étais de là-bas.
 
De cette terre-là.







América dicha Latina
 

América latina.
Tierra de la violación.
De las mujeres indígenas.

Ya estaba ahí. 

Antes. 

Del pacto sellado en la carne.
La violación por el hijo.
De aquellas mujeres violadas.
 
Era de allá.
 
De aquella misma tierra.