samedi 29 mai 2010

Fuga


El vértigo que es el baile
Hace el baile
El vértigo que es estar bailando
La fuga infinita

Porque no se puede aguantar
Porque se necesita fugar
Transarse
Estar en transe
Olvidarse

Sólo el cuerpo
Respiro – Olvido
Respiro – Estoy

Me olvidé




Fugue

Le vertige de la danse
Qui fait la danse
Le vertige de danser
La fuite infinie

Parce qu’on ne peut supporter
Parce qu’il faut s’évader
Se transer
Etre en transe
S’oublier

Rien que le corps
Je respire – Oublie
Je respire – Suis

J’ai oublié

samedi 1 mai 2010

Vivir rojo


Al principio, no está tanto el dolor. Sino esa plenitud. Ese cuerpo-globo. Lleno de aire. Sostenido de un hilo, no más. Flotando.
Al principio flota. Burbuja de jabón.
Está muy hinchada. Llena.
La boca abierta es de quien nada debajo del agua del mar.
Mar adentro afuera.
Sensación de suspensión. Volar.
Funámbula sobre la cuerda floja.
Vuelo. Vuela.
Cuando se acaba el vuelo, los zapatos llanos de chicos.
La tierra. Los pies. El tobillo.
Estos pies arrancados a la tierra.
Esta caminata muy atenta al pie. Al centro.
La llamada del vestido rojo. Detenerse un rato con él.
La caminata atenta al pie. Al tobillo doloroso. Más rápido. Más rápido. El hilo.
Enloquece. Enloquece ella. Enloquezco yo. Me agoto. Estoy agotada.
Me caigo. Peleo para levantarme. Me levanto. Me caigo. Me levanto. Me caigo. Me derrumbo. Soy cuerpo.
Materia cuerpo. Respiración fuerte. Muy fuerte. Baile violento. Que termina en la jaula.
Salir. Salida. Silla. Texto. Voz.
Silla-útero. Intento. Fracaso. Encierro. Salir.
Regresar. Contarlo todo. Contarle todo a la silla. Llorar.
Levantarse y percutir el sonido de la silla. Ser-silla. Caminar-silla. Bailar-silla. Salir.
Salir ya, al vestido rojo.
Ya no es mi madre. Es mi niña. Soy yo.
Le canto la canción de mi papá. Vuelvo. Vuelvo a esa paz. Sonrío. Canto

« Ma petite est comme l’eau, elle est comme l’eau vive
Elle court comme un ruisseau, que les enfants poursuivent
Courrez, courrez, vite si vous le pouvez
Jamais, jamais, vous ne la rattraperez »





Vivre rouge

Au début il n’y a pas tant de douleur. Mais la plénitude. Ce corps-ballon-de-baudruche. Rempli d’air. Juste soutenu par un fil. Flottant.
Au début ça flotte. Bulle de savon.
Elle est très gonflée. Pleine.
La bouche ouverte est celle de qui nage sous l’eau de la mer.
Mer intérieure extérieure.
Sensation de suspension. Voler.
Funambule sur le fil.
Vol. Elle vole.
Quand le vol finit, les chaussures plates de l’enfant.
La terre. Les pieds. La cheville.
Ces pieds arrachés à la terre.
Cette marche très attentive à ce pied. Au centre.
L’appel de la robe rouge. S’arrêter un moment auprès d’elle.
La marche attentive au pied. La cheville douloureuse. Plus vite. Plus vite. Le fil.
Devient fou. Devient folle. Je deviens folle. Je m’épuise. Je suis épuisée.
Je tombe. Je lutte pour me relever. Je me relève. Je tombe. Je me relève. Je tombe. Je m’écroule. Je suis corps.
Matière corps. Respiration forte. Très forte. Danse violente. Qui finit dans la cage.
Sortir. Sortie. Chaise. Texte. Voix.
Chaise-utérus. Tentative. Echec. Enfermement. Sortir.
Revenir. Tout dire. Tout dire à la chaise. Pleurer.
Se lever et percuter le son de la chaise. Etre-chaise. Marcher-chaise. Danser-chaise. Sortir.
Sortir maintenant, à la robe rouge.
Ce n’est plus ma mère. C’est ma fille. C’est moi.
Je lui chante la chanson de mon père. Je reviens. Je reviens à ce calme. Je souris. Je chante.

« Ma petite est comme l’eau, elle est comme l’eau vive
Elle court comme un ruisseau, que les enfants poursuivent
Courrez, courrez, vite si vous le pouvez
Jamais, jamais, vous ne la rattraperez »