vendredi 27 janvier 2012

Outre-tombe


Je n’ai jamais pu t’écrire – ni à toi ni sur toi
Tu refusais que j’écrive – autant que je vive
Tu échappes à l’écriture – tu t’y refuses
Comme tu refuses l’existence du langage
Comme tu refuses d’être un « tu »
En préférant toujours le refuge
De savoir qu’au jeu de tuer
Tu seras toujours
L’ultime vainqueur
Incapable d’être « tu »
Seulement tu sais tuer
Seulement pour moi aussi
Tu t’es résigné à tuer
D’une façon ou d’une autre
Car tu ne pouvais me faire taire
Car j’excédais ton entendement
Car pour continuer de t’illusionner à sauver encore
Les apparences – seulement les tiennes
Tu as préféré
Me tuer

Je suis outre-tombe
Et j’écris encore




Ultra-tumba

Nunca pude escribirte – ni a vos ni sobre vos
Negabas que escribiera – tanto como viviera
Te sustraés a la escritura – te negás
Igual que negás la existencia del lenguaje
Igual que negás ser algún «vos»
Prefiriendo siempre el refugio
De saber que en el juego de matar
Serás siempre
El último ganador
Incapaz de ser «vos»
Sólo sabés matar
Sólo para mí también
Te resignaste a matar
De alguna que otra manera
Ya que no podías hacer que callara
Ya que excedía tu entendimiento
Ya que para seguir ilusionándote a salvar otra vez
Las apariencias – sólo las tuyas
Preferiste
Matarme

Estoy ultra-tumba
Y aún escribo


mardi 24 janvier 2012




Je suis in-quiète
Je suis DANSEUSE






Soy in-quieta
Soy BAILARINA



mardi 17 janvier 2012

Oscura


Por lo oscuro me muero – vivo

Lo oscuro tiene esa capacidad asesina
Que tengo ya tan incorporada
Que me olvidé

Lo oscuro está ya
Tan adentro de mi sangre

Lo oscuro es mi ser

Y sin embargo
Mi ser no es oscuridad total
Ya que se olvida
En la embriaguez alegre
Se diluye lo oscuro
En el divino fuego
De lo creativo

Mi oscuro sólo es de ausencia

Pero en la presencia total de la embriaguez
Me hago traslúcida
Hasta olvidarme
De quien habita lo oscuro

Desde otra oscuridad – otra embriaguez
Me olvido
Y me rapta
Aquella devastadora y tan familiar
Fuerza autodestructiva
Ajena – compartida
Ajena – padecida
Y por lo tanto
Siempre
Mía




Obscure

Je meurs par l’obscur – je vis

L’obscur a cette capacité assassine
Déjà tellement incorporée
Que je l’ai oubliée

L’obscur est déjà là
Tellement à l’intérieur de mon sang

L’obscur est mon être

Et pourtant
Mon être n’est pas obscurité totale
Puisqu’il oublie
Dans l’ivresse joyeuse
L’obscur se dilue
Dans le feu divin
Du créatif

Mon obscur n’est que d’absence

Mais dans la présence totale de l’ivresse
Je deviens translucide
Au point d’oublier
Qui habite l’obscur

A partir d’une autre obscurité – une autre ivresse
J’oublie
Et suis kidnappée
Par cette dévastatrice et si familière
Force autodestructrice
Etrangère – partagée
Etrangère – soufferte
Et pour autant
Toujours
Mienne

dimanche 8 janvier 2012

Poubelle


Démolie
Dans l’oubli
Sans que personne
Ni celui
Ni personne
Ne perçoive

Mon ventre
Fait poubelle
Mémoire d’immondice
Et puanteur


Démolie
Dedans
La puanteur
De l’horreur




Basura

Demolida
Dentro del olvido
Sin que nadie
Ni el que
Ni nadie
Perciba

Mi panza
Hecha basura
Memoria de inmundicia
Y hedor


Demolida
Adentro
El hedor
Del horror