jeudi 25 juin 2009

Armisticio


Hay un brazo. Y no se sabe por qué. Ni si es que sobra ni si es que es preciso. Para… Levantar la marea o nadar hasta el final del agua que lo está toqueteando o bailando. Y ese brazo lo es todo. Pareciera la esencia. La esencia de lo que no se sabe, y que tal vez, mañana, cuando llegués, aparezca. Un brazo esculpiendo la piel de un cuerpo en la cama de más sábanas habitadas por la presencia. Que ¿qué cuerpo? Da igual. Es el cuerpo de las sábanas. El cuerpo que ama los olores a selva amazónica y a bichos espantosos. ¿Qué sería un brazo si no fuera tocar la guitarra en una noche de armisticio, de guerra suspendida? 8 de mayo. En castellano no significa nada. Pero por ahora, se estaba francés. El brazo, no más.



(Photo Georges Paramon)

Armistice

Il y a un bras. On ne sait pas pourquoi. Ni si il est en trop ni si il est indispensable. Pour… Soulever la marée ou nager jusqu’au bout de l’eau qui le touche ou le danse. Et ce bras est tout. Ce serait l’essence. L’essence de ce qu’on ne sait pas, qui peut-être, demain, quand tu viendras, apparaitra. Un bras sculptant la peau d’un corps dans le lit d’encore plus de draps habités par la présence. Quel corps ?, dis-tu. Peu importe. C’est le corps des draps. Le corps qui aime les odeurs de forêt amazonienne et de bêtes effrayantes. Ce que serait un bras si ce n'était jouer de la guitare une nuit d’armistice, de guerre suspendue ? 8 mai. En espagnol ça ne veut rien dire. Mais pour l’heure, on était français. Le bras, pas plus.

jeudi 11 juin 2009

La orfandad del nacer


La fluorescencia de la carne blanca en el agua transparente de profundidad azul seguro.
El cuerpo bailando su totalidad en el cojín infinito regalado por la madre tierra.
La vuelta al origen adentro del líquido perenne brindado al recién nacido.
El robo de la tierra a la madre.
El regalo de la tierra a la orfandad del nacer.





L’orphelinat du naître

La fluorescence de la chair blanche dans l’eau de profondeur bleu certain.
Le corps dansant sa totalité dans le coussin infini offert par la terre mère.
Le retour à l’origine dans le liquide pérenne trinqué au nouveau né.
Le vol de la terre à la mère.
Le cadeau de la terre à l’orphelinat du naître.


jeudi 4 juin 2009

L'homme du métro


Le métro parisien. Un dimanche après-midi en quête d’une infime partie de tout ce qui a malencontreusement été remis au vent. Le métro. Récupérer le premier volume de L’homme sans qualités. Sans jeu de mots. Ca ne s’invente pas. C’est comme ça. Et aussi, deux disques de Piazzolla, oubliés. Parce qu'on oublie ce qu’on prête du cœur. Toujours.
Vile destination ou vil passé donnant à tout va. Tout. Au premier venu comme à celui attendu depuis toujours.
Le métro parisien. Un dimanche après-midi. La porte s’ouvre. Il entre et prend tout l’espace, la parole. Une parole claire. Brillante d’intelligence. Un ton de voix. Elle lève les yeux. Le regarde. Dans ce visage le syncrétisme de tout un passé. Le sien, aussi. Personnes aimées et disparues.
Parce que d’abord elle pense que c'est un tox, comme celui qui doit lui rendre, aujourd’hui précisément, L’homme sans qualités, partenaire de tango, illusoire, inhumain aussi, amant ; parce que d’abord il lui rappelle celui-ci, elle pense ne rien lui donner. Aujourd’hui elle se déplace pour récupérer ses erreurs, ses illusions offertes.
Et en même temps, sous la casquette, les yeux qui peinent à rester entrouverts. Des yeux aux cils blancs. Une barbe de quelques jours. Blanche, aussi. Les cheveux ras sous la casquette. Blancs, aussi. Blanc. Non qu’il s’agisse d’un vieil homme. Albinos. Albinos, oui. Ou tox, peut-être. Albinos. Quelqu’un d’autre. Celle que la vie avait donnée en cadeau. Celle qui s’était montrée mère. Idéal de clairvoyance. Générosité. Rire. Celle du possible. Albinos, cette femme de lumière. Dans cet homme entré dans ce wagon, cette femme. Aimée. Disparue.
Cet homme du métro, peut-être un tox, dit l’impossible de sa vie. Deux impossibles. Le même. L’amour d’un homme et l’amour d’une mère. Un père temporairement heureux.
Et dans ce que dit cet homme du métro, dans sa voix, loin de la projection des autres visages, encore, cette autre reconnaissance : « A cause de la maladie j’ai perdu mon travail. ». Est-ce que c’est vrai ? Peu importe. Pour elle c’est vrai. Et quand elle cherche quelques pièces pour lui, elle se les donne aussi bien sûr. A cause de la maladie elle a perdu son travail, son salaire. Son « traitement », disent-ils, dans le jargon. A cause de sa vie sa vie s’est brisée. Dissoute.
Alors pour cet homme du métro, peut-être un tox, un séro-po, pour l’intelligence de sa parole et la luminosité de sa voix, pour toute sa vie, la vie, la sienne, elle donne quelques pièces. Elle donne le peu de nécessité de vie qui lui reste.



El hombre del subte

El subte parisino. Un domingo a la tarde en búsqueda de una ínfima parte de todo lo que se entregó sin cuidado al viento. El subte. Recuperar el primer volumen de El hombre sin cualidades. Sin juego de palabras. Eso no se inventa. Es así. Y también dos discos de Piazzolla, olvidados. Que se olvida lo que se presta del corazón. Siempre.
Vil destino o vil pasado que daba a la nada. Todo. Al primero que pasa como al que se esperó desde siempre.
El subte parisino. Un domingo a la tarde. Se abre la puerta. Entra y toma todo el espacio, la palabra. Una palabra clara. Brillante de inteligencia. Un tono de voz. Levanta los ojos ella. Lo mira. En esa cara, el sincretismo de todo un pasado. El suyo, también. Gentes amadas y desaparecidas.
Porque primero piensa que es adicto, como el que le tiene que devolver, hoy precisamente, El hombre sin cualidades, pareja de tango, irrisoria, inhumana también, amante; porque primero le recuerda a este, piensa no darle nada. Hoy se desplaza a recuperar sus errores, sus ilusiones regaladas.
Y al mismo tiempo, debajo de la gorra, los ojos que penan a permanecer entreabiertos. Ojos de pestañas blancas. Barba de unos días. Blanca, también. El pelo raso debajo de la gorra. Blanco, también. No que sea hombre mayor. Albino. Albino, sí. O adicto, tal vez. Albino. Alguien más. La que la vida había dado como regalo. La que apareció como madre. Ideal de clarividencia. Generosidad. Risa. La de lo posible. Albina, esta mujer de luz. Dentro de este hombre entrado al vagón, esta mujer. Amada. Desaparecida.
Este hombre del subte, adicto tal vez, dice lo imposible de su vida. Dos imposibles. El mismo. El amor de un hombre y el amor de una madre. Un padre momentáneamente feliz.
Y dentro de lo que dice este hombre del subte, dentro de su voz, lejos de la proyección de las otras caras, otra vez, el reconocimiento: «Por culpa de la enfermedad perdí mi trabajo.». ¿Que si es cierto? Da igual. Para ella es cierto. Y cuando busca algunas monedas para él, se las da también claro. Por culpa de la enfermedad perdió su trabajo, su saldo. Su «tratamiento», dicen, en la jerga. Por culpa de su vida se quebró su vida. Disuelta.
Entonces para este hombre del subte, adicto tal vez, sero-po, para la inteligencia de su palabra y la luminosidad de su voz, para toda su vida, la vida, la suya, le da algunas monedas. Le da el poco de necesidad de vida que le queda.