jeudi 22 mars 2012

Vide de toi


Avec toi, je n’ai plus froid.
De toi, même à travers une table,
je reconnais l’odeur, comme mienne.
Depuis le premier jour.
C’est avec toi, que tout devient autre,
autrement,
tel que nous savons, que c’est,
par delà les visions communes,
quand la folie peut se faire magie,
quand la folie touche à la folie divine,
par delà mon athéisme.
Toi. Et moi.
Se comprenant – S’aimant.
Je t’aime.
Faute d’être l’amant que tu ne veux plus être,
tu restes mon aimant, ma polarisation.
Et sans toi, particule à la dérive,
vouée à la disparition. Totale.
Dans la marée des larmes et des mouchoirs
de papier mouillés.
Sentir si fort comment, si près, tout,
tout est là : vie – désir – éclat – tout,
un tout totalement interdépendant,
d’un autre, d’un seul,
être aimé, pour avoir révélé l’existence
inexpérimentée
de l’amour – et des corps.
Tout, tout, toi,
avec toi, et puis,
plus rien.
Tout et rien. Avec toi et sans toi.
La vie et la disparition. Le partage et la perte.
J’ai peur.
J’ai peur parce que j’aime.
Encore. Toujours.
J’ai peur parce que
après tant d’années, reste toujours,
au fond de l’être, au fond du ventre,
cette même émotion, cette même voix,
ce même homme.
J’ai peur parce que j’aime.
Et qu’aimer me fait vivre.
J’ai peur parce que j’aime
et que ça me met en vie.
Et que pas toi.
Et que ça me tue.
Dedans.
Toute.
Entière.






Vacía de vos

Con vos, ya no tengo frío.
De vos, inclusive a través de una mesa,
reconozco el olor, como mío.
Desde el día uno.
Es con vos, como todo se vuelve otro,
otra cosa,
tal como sabemos, que es,
más allá de las visiones comunes,
cuando la locura puede hacerse magia,
cuando la locura roza la locura divina,
más allá del ateismo mío.
Vos. Y yo.
Comprendiéndose – Amándose.
Te amo.
Sin más ser el amante que no querés más ser
te quedás imán mío, polaridad mía.
Cuando sin vos, partícula a la deriva,
prometida a la desaparición. Total.
Dentro de la marea de las lágrimas y los pañuelos
de papel mojados.
Sentir tan fuerte cómo, tan cerca, todo,
todo está: vida – deseo – brillo – todo,
un todo totalmente interdependiente,
de otro, de uno solo,
ser amado, por haber revelado la existencia
inexperimentada
del amor – y de los cuerpos.
Todo, todo, vos,
con vos, y luego,
nada más.
Todo y nada. Con vos y sin vos.
La vida y la desaparición. El compartir y la pérdida.
Tengo miedo.
Tengo miedo porque amo.
Aun. Todavía.
Tengo miedo porque
después de tantos años, permanece siempre,
en el fondo del ser, en el fondo de la panza,
aquella misma emoción, aquella misma voz,
aquel mismo hombre.
Tengo miedo porque amo.
Y que amar me hace vivir.
Tengo miedo porque amo
y que es eso lo que me da a luz.
Y que vos no.
Y que esto me mata.
Adentro.
Toda.
Entera.


vendredi 16 mars 2012




A la recherche de la possibilité ligamentaire
Partant d’une parole viscéralement identitaire
Exhumée de l’enfance bâillonnée



(Photo d'Audrey Lange)


Buscando la posibilidad de ligamento
A partir de alguna palabra visceralmente identitaria
Exhumada de la niñez amordazada

vendredi 9 mars 2012



Contre
Qui ne peut aimer de la chaleur du sang
– mais seulement de la froideur de l’intellect




En contra de
Quien no puede amar por el calor de la sangre
– mas sólo por la frialdad del intelecto