mercredi 27 février 2008

Voyage



Lecture en mouvement d'une femme
dans la vitre rayée d'un train -reflet




Lectura en movimiento de una mujer
en el cristal rayado de un tren -reflejo


mercredi 20 février 2008

Théâtre



Le théâtre. La Mort
Mourir un peu avec celle qui s'en va
Mourir un peu en même temps
La mort en scène

Il est une comédie qui ne sera plus jouée
Pas celle qu'ils démasquent à tord quand les larmes explosent
Mais la pantomime
Celle des masques antiques

La chair
Après la mort sera la chair



El teatro. La Muerte
Morir un poco con la que se va
Morir un poco al mismo tiempo
La muerte en el escenario

Hay una comedia que no se actuará más
No la que desenmascaran equivocadamente cuando las lágrimas explotan
Sino la pantomima
La de las máscaras antiguas

La carne
Después de la muerte será la carne

mardi 19 février 2008

lundi 11 février 2008

Cassure


Elle était cassée.
Ce matin là, elle s’était réveillée en morceaux.
Dans le lit il n’y avait plus que le ventre tâché par la tête. Les jambes s’étaient disloquées et étaient tombées par terre. Les genoux avaient roulé un peu plus loin. Loin de la possibilité de soutenir le pas qui n’aurait mené nulle part. Comme les deux derniers jours, les deux derniers mois, les deux derniers siècles. Les mains avaient égrainé les doigts. Plus de constructions de châteaux de cartes, d’abus de stylo. La gorge était arrachée pour que plus un mot, plus un son.
Un corps désagrégé dont les membres amputés n’avaient laissé qu’un ventre tâché d’une tête.
Restait-il quelque chose de l’organe essentiel dans un tel désordre ? Où était passé le cœur ?

La cassure n’en avait pas laissé trace.
Le cœur était la cassure.
C’est lui qui avait fini par disloquer le corps tant il s’était mis à battre fort -comme parfois on bat les enfants pour qu’ils arrêtent de pleurer.
Le cœur avait battu de toutes les larmes retenues. La glace s’était embrasée sans qu'une telle chose ne soit possible. Le corps s’était arraché, rompu, disloqué, éparpillé. Il était tombé aux pieds du lit où ne restait qu’un ventre taché d’une tête.

Souvent les enfants cassent les jouets.
Elle, elle ne pouvait plus rien faire des membres que son cœur avait cassés et éparpillés autour de son lit.






Estaba quebrada.
Aquella mañana, se despertó en pedazos.
En la cama no quedaba más que el vientre manchado por la cabeza. Las piernas se habían dislocado y habían caído al piso. Las rodillas habían rodado un poco más lejos. Lejos de la posibilidad de sujetar el paso que no hubiera llevado a ningún lugar. Igual que los dos últimos días, los dos últimos meses, los dos últimos siglos. Las manos habían desgranado los dedos. No más construcciones de castillos de papel, abuso de bolígrafo. La garganta estaba arrancada para que ninguna palabra más, ningún sonido más.
Un cuerpo desagregado cuyos miembros amputados no habían dejado más que un vientre manchado por una cabeza.
¿Algo quedaba del órgano esencial en semejante desorden?
¿Dónde se había metido el corazón?

La quebradura no había dejado ni rastro de él.
El corazón era la quebradura.
Era él quien había dislocado por fin el cuerpo, de ponerse a latir tan fuerte –como a veces se pega a los niños para que dejen de llorar.
El corazón había latido de todas las lágrimas contenidas. El hielo se había abrasado sin que esto fuera posible. El cuerpo se había arrancado, roto, dislocado, diseminado. Había caído a los pies de la cama donde no quedaba más que un vientre manchado por una cabeza.

A menudo los niños rompen los juguetes.
Ella no podía hacer más nada con los miembros que su corazón había quebrado y dispersado alrededor de la cama.


dimanche 10 février 2008

Amarillo



El cenicero del tango metió
el amarillo en las rosas
El humo se convirtió en beso
al rozar los bailarines alejados
El aire se llenó de lo que disparan
las flores regaladas con amor
Y ella
miraba




Le cendrier du tango a mis
du jaune dans les roses
La fumée s'est transformée en baiser
quand elle a frôlé les danseurs éloignés
L'air s'est rempli de ce que dégagent
les fleurs offertes avec amour
Et elle
elle regardait

lundi 4 février 2008

Amer



Il faudra cracher
Cracher encore
Jusqu'au bout
Vomir
Sentir l'amer de la bile dans la bouche

Avant de connaître le baiser



Habrá que escupir
Escupir más
Hasta el fondo
Vomitar
Sentir el amargo de la bilis en la boca

Antes que conocer el beso