mardi 20 janvier 2009

La marche de l'eau



J’ai marché. Dans la rue, j’ai marché. J’ai écouté. J’ai entendu. L’eau. Je me suis assise à côté de la fontaine aux chevaux. J’ai écouté. L’eau. L’air. J’ai marché. Dans la terre, j’ai marché. Au milieu des arbres. Il faisait un peu froid. Parfois un rayon de soleil. Et puis non. J’ai marché. J’ai marché et j’ai vu Margueritte de Navarre. Je ne sais pas pourquoi. J’ai marché. Sur la terre meuble du jardin, j’ai marché. Presque personne. Le froid. J’ai repensé à cette autre fois. Cette première fois. Le voyage du ballon rouge. J’ai pensé que le manège n’allait pas marcher. A cause du froid, du peu de gens, d’enfants. Je l’ai quand même cherché. Il tournait. Dans un rayon de soleil le manège du ballon rouge tournait. Presque dans le silence. Une chaise dans la lumière. Je me suis assise. Le manège tournait. Comme cette autre fois. L’autre première. D’abord je n’ai fait que le regarder. Le manège. Puis le cirque. La boîte à musique. J’ai écouté. Le bruit du bois et de la mécanique. La musique du tour de manège. Un son venu de loin. Comme la cale d’un bateau. Un vieux voilier. Le bruit du bois qui grince. La mer. Alors je l’ai vue. Elle. Seule. Une seule petite fille sur tout le manège. Dans cette musique de bois. Toute seule. J’ai vu qu’elle était attachée. A sa monture. Pour pas tomber. Peut-être. Je me suis demandé… Et puis j’ai regardé son visage. J’ai osé. Elle souriait. Naturellement. Sans exagérer. Et puis j’ai entendu qu’elle parlait. A la girafe. A côté de son cheval. Elle parlait de l’oreille de la girafe. Elle ne criait pas. Elle parlait. Elle était calme. Seule avec sa girafe sur son cheval. J’étais assise. Le soleil était parti. Je commençais à avoir froid. Je ne voulais pas. Je voulais rester encore un peu. Dans la ronde du manège. Dans la musique du bois. Au fond de la mer. Comme cette autre fois. La première. J’ai remarché. Avant, j’ai rappelé mon amour. Je lui ai dit combien il était grand.




El camino del agua

Caminé. En la calle, caminé. Escuché. Oí. El agua. Me senté al lado de la fuente de los caballos. Escuché. El agua. El aire. Caminé. En la tierra, caminé. En medio de los árboles. Hacía un poco de frío. A veces un rayo de sol. Y luego no. Caminé. Caminé y vi a Margarita de Navarra. No sé por qué. Caminé. Sobre la tierra mueble del parque, caminé. Casi nadie. El frío. Volví a pensar en aquella otra vez. Aquella primera vez. El viaje del globo rojo. Pensé que no funcionaría el tiovivo. Por el frío. La poca gente. Los pocos niños. Igual lo busqué. Giraba. En un rayo de sol el tiovivo del globo rojo giraba. Casi en el silencio. Una silla en la luz. Me senté. El tiovivo giraba. Igual que aquella otra vez. La otra primera. Al principio no hice más que mirarlo. El tiovivo. Y luego el circo. La caja de música. Escuché. El ruido de la madera y de la mecánica. La música de la vuelta del tiovivo. Un sonido venido de lejos. Igual que la cala de un barco. Un viejo velero. El ruido de la madera que rechina. El mar. Entonces la vi. Ella. La única. Una sola niña en todo el tiovivo. En esa música de madera. Solita. Vi que estaba atada. A su montura. Para no caer. Tal vez. Pensé… Entonces le miré la cara. Me atreví. Sonreía. Con naturalidad. Sin exageración. Entonces oí que estaba hablando. Con la jirafa. Al lado del caballito suyo. Hablaba de la oreja de la jirafa. No gritaba. Hablaba. Estaba tranquila. Sola con la jirafa arrimada al caballito. Estaba sentada. El sol se había ido. Empezaba a tener frío. No quería. Quería quedarme un poquito más. En la ronda del tiovivo. De la música de la madera. En el fondo del mar. Igual que aquella otra vez. La primera. Otra vez caminé. Antes, volví a llamar a mi amor. Le dije lo grande que era.


8 commentaires:

Miguel Ángel Maya a dit…

...Es como si lo hubiera dicho Jacques Brel con su voz espeluznante y bella, pero Jacques Brel sobre un barco velero, en la isla de Nuku Hiva, cantando "La ville s'endormait" mecido por las leves olas del pequeño puerto donde decidió olvidarse de todo...

Clara - TKH a dit…

J'aime de plus en plus !

MARIE-LAURE SARA : a dit…

C'est magnifique ce poème comme un conte...c'est curieux, de plus en plus, je trouve des échos dans nos vies même si les résonances sont bien sûr toujours personnelles...ça me rapelle mon Manège du bonheur...cuidate...y hablale también a la jirafa y al elefante y a todos los animales y monstruos que pueblan nuestro imaginario...y hablanos al mismo tiempo...

NáN a dit…

Es como si hubieras encontrado tu ritmo para regalarnos sentimientos preciosos. La preparación del alma para fundamentar el momento de llamar.

ARTURO ALVAREZ BUYLLA a dit…

Es bellísimo !!!
Lleno de ritmo ... de sentimientos ...
... me llega tu sentir ...
...tu reflexión ...!!!
Buen domingo y buena semana , me queda leer post de tu blog , pero ya ves lo tengo en mis favoritos para no " perderte"
Besos
Arturo
www.lacoctelera.com/galeria59

Lara a dit…

Yo una vez estuve contigo en un tiovivo.

¿Te acuerdas?

Ya lo han dicho, han hablado de canciones, de ritmos, de pálpitos, pero es que cada vez es más tú, más tuya la lengua y lo que sientes.

ARTURO ALVAREZ BUYLLA a dit…

Desde aqui mandarte un beso y se que te gusta el arte , mira si quieres la Feria Internacional De Arte De Madrid " ARCO " , termina mañana y he puesto las fotos en mi blog :
www.lacoctelera.com/galeria59
Hasta pronto !

Anonyme a dit…

tres interessant, merci