jeudi 28 avril 2011

Derivación


Si se supiera por qué uno puede nacer en algún que otro punto del mundo y resultarle más visceral estar en el punto opuesto, tal vez se llegaría a rozar lo que es la energía, el fluido, y a descubrir, lo que es la equivocación. Hay quien anda equivocado de lugar desde su misma concepción. ¿Por qué esta panza si esta mujer no podía ser esta madre? ¿Por qué ESTA panza?, donde se estuvo a punto de permanecer, ahogar, hasta vivir el morir, en el mismo interior de una panza equivocada. Y si luego no hubo panza, si luego no hubo ni carne ni resguarde, ¿cómo encarnarse y llegar a contenerse? Hay quien anda como burbuja errante, burbuja a la deriva – sin burbuja. Hay quien deriva hasta el otro punto del mundo. Hay quien es disolución. Quien hubiera preferido ser burbuja de jabón fabricada por el soplo de la boca ingenua de algún niño feliz. Hay quien no sabe de la niñez. Quien es burbuja sin soplo. ¿Quién me vendría a hacer el boca a boca? Ya sabemos. La historia no tiene previsto semejante acontecimiento. Nunca. No me ahogaré. No me moriré. Flotaré. Derivaré. Seguiré derivando. Hasta el otro lado. Que nunca. Se alcanza.




Dérivation

S'il était possible de savoir pourquoi on peut naître à un endroit donné quand c'est l'autre bout du monde qui s'avère bien plus viscéral, peut-être pourrait-on s'approcher de ce qu’est l’énergie, le fluide, et découvrir, ce qu’est, l’erreur. Il y en a qui sont au mauvais endroit dès leur propre conception. Pourquoi ce ventre si cette femme ne pouvait pas être cette mère ? Pourquoi CE ventre ?, où on a bien failli rester, être affixé, jusqu’à vivre la mort, à l’intérieur même du mauvais ventre. Et si par la suite il n’y a pas eu de ventre, si par la suite il n’y a eu ni chair ni protection, comment s’incarner et arriver à se contenir ? Il y en a qui vont comme des bulles errantes, des bulles à la dérive, sans bulle. Il y en a qui dérivent jusqu’à l’autre bout du monde. Il y en a qui sont dissolution. Qui auraient préféré être une bulle de savon fabriquée par le souffle de la bouche candide de quelque enfant heureux. Il y en a qui ne savent rien de l’enfance. Qui sont bulle sans souffle. Qui viendrait me faire du bouche à bouche ? On le sait déjà. L’histoire n’a pas prévu ce genre d’événement. Jamais. Je ne me noierai pas. Je ne mourrai pas. Je flotterai. Je dériverai. Je continuerai à dériver. Jusqu’à l’autre bout. Qui jamais. Ne s’atteint.

9 commentaires:

Jorge Segarra a dit…

quizá
al tiempo
una columna de barcos de papel
submarinos
formen puentes
camino
quizá
para otros

un abrazo,
g.

St Loup a dit…

El origen está perdido.
Sólo contamos con un comienzo.
Por suerte siempre es posible
volver a comenzar.

Besos

. a dit…

A moins que la fluidité elle-même n’éclate finalement, confiance et mérites à la pression, comme une bulle de tristesse, du pari de la candeur, et s’emporte enfin l’idée viscérale, que nous sommes, d’une rive l’autre, qu’il y ait quelque chose à atteindre, pulvérise pour ainsi dire le socle du mirage, l’eau même qui fait la dérive inévitable, dans la faux-semblance des dualités.
Nous rende à la poussière en les voix feutrées qui nous écoutent, pour qui nous élaborons une oreille. Une oreille. Qui jamais. Ne s’éteignent.

Aurélia Jarry a dit…

G: Me encanta esta idea del puente de barcos de papel... Gracias por esta sugerencia...! Un abrazo

Juan: Gracias - por esta visión, propuesta... Sí, siempre podemos y debemos "volver a comenzar"...

Gg : je souscris à cette idée d'élaboration d'oreille... Et j'irai sous peu faire danser des enfants sourds - ce n'est pas une métaphore, c'est bien vrai !

. a dit…

Merci pour les deux...
Abrazo

. a dit…

Merci pour les deux...
Abrazo

Anonyme a dit…

Bonjour Aurélia, je voudrais être une bulle de savant ou un bull cornant au diable vauvert pour exprimer ce que je ressens face à votre écrit-calme.

marta a dit…

sublime lo tuyo chiquita y aunque nos separa una eternidad, me veo en tu verso y eso es poesía, marta

Aurélia Jarry a dit…

Muchísimas gracias, Marta! Aunque no sepa de qué eternidad hablás...!