jeudi 24 juin 2010

El revés (II)


Te dolía. Te pesaba. Mucho. Demasiado. Querías salir. Querías salir de ahí. Respirar. Respirar de vuelta. Querías escapar del peso del cuerpo dormido. Querías escapar de él. De su lugar, también. Querías salir. Querías aire. Quitate. Quitate de encima mío. Ya. Por fin. ¿Qué ibas a hacer? ¿Dónde tenías la ropa? ¿Cómo salir sin despertarle, sin tener que hablar, sin tener que enfrentarle de vuelta? Quiero salir. No encuentro la ropa. El vestido negro. No lo encuentro. No puedo salir. No podías salir desnuda a la calle. Ya estabas suficientemente desnuda, cruda. Buscabas. Buscabas. Buscabas. Entre mucha desesperación, conseguiste agarrar el vestido negro. Resguardarlo del peso del cuerpo que lo tapaba todo. Me voy a vestir. Despacito. Como quien intenta recomponerse. Recuperar su piel. Su ser. Ya estabas vestida. Salir. ¿Cómo salir si la puerta de la calle estaba cerrada con llave? ¿Cómo salir de acá? ¿Dónde era acá? Más allá de San Telmo, ¿qué matadero? Salgo. Conseguí abrir la puerta en silencio. Vi esa postal tan familiar de Camille Claudel que dice en francés “Je réclame la liberté à grand cri”. Abriste e ibas descubriendo con los ojos aquel espacio incomprensible. Tengo miedo. Seguías con el miedo de lo que acababa de pasar. Todo te daba miedo. Sobre todo la cicatriz reciente en la panza del león. Una cuchillada de tango. Una cuchillada de sangre. Tengo miedo. Le tengo miedo a todo. A cada más mínimo ruido del edificio. Te acordabas de otro momento chungo en Brasil. Salvador de Bahía. Pensabas en él. Pensabas en él. Buscabas en el azul del recuerdo de los ojos. Ya sabías que no lo encontrarías. Capaz que nunca. Lo cierto que por ahora no. Tengo miedo. ¿A qué puerta golpear para que te abrieran la puerta de la calle? ¿A qué puerta? ¿Quién podía estar detrás de qué puerta? Tengo miedo. Quiero salir. Me duele todo. Tengo miedo. No quiero morirme así. No pensabas más que en eso. No querías morirte. Así no. Ni por uno de los asuntos ni por otro. Ni por la falta de preservativo ni por la cuchillada. Tengo miedo. Llegaste abajo de todo. La puerta de la calle. Cerrada. El espejismo del aire. El espejo donde no te reconociste la cara. Sucia de rasguños y de sangre. Destrozada por el error. Hubieras querido llorar. Para lavarte la cara. Pero no podías. Por el miedo no podías. ¿Qué hacer? ¿Cómo salir de esa? Equivocación. No se puede. Tendrías que subir de vuelta. Tumbarte de vuelta al lado de ese cuerpo fuera del momento. No puedo salir. Tenías que aguantar. Dos horas y media. Volviste a su colcha y tuviste que tumbarte de vuelta. Intentar desconectar el cerebro para suspender el miedo. Para que pasara más rápido. El tiempo. Dos horas y media más. Otra vez el intento. La puerta con la postal de Claudel, las escaleras, los pasillos, los ruiditos del edificio. Esa vez sí. Sí o sí. Esa vez ibas a esperar en la puerta a que alguien saliera y te abriera la puerta. Esperarías. Esperarías con los ojos abiertos. Esperaste poco. Por fin. Poco. Ya venía alguien. “¿Cómo no?”. Por fin. El aire. El sol. La calle. Fuera. Estabas afuera. Paraste un taxi. Ya. Te metiste para regresar a Almagro. Amanecía Buenos Aires. Amanecía. Y te habías perdido otro arito más. En algún otro cuarto equivocado. Me duele.




L’envers (II)

Tu avais mal. Il pesait sur toi. Beaucoup. Trop. Tu voulais sortir. Tu voulais sortir de là. Respirer. Respirer à nouveau. Tu voulais échapper au poids du corps endormi. Tu voulais lui échapper. A son lieu, aussi. Tu voulais sortir. Tu voulais de l’air. Dégage. Dégage de moi. Tout de suite. Enfin. Qu’est-ce que tu allais faire ? Où étaient tes habits ? Comment sortir sans le réveiller, sans avoir à parler, sans devoir de nouveau l’affronter ? Je veux sortir. Je ne trouve pas mes habits. Ma robe noire. Je ne la trouve pas. Je ne peux pas sortir. Tu ne pouvais pas sortir toute nue dans la rue. Tu étais déjà bien assez nue, crue. Tu cherchais. Tu cherchais. Tu cherchais. Au milieu de beaucoup de désespoir, tu as fini par attraper ta robe noire. A l’arracher au poids du corps qui cachait tout. J’vais m’habiller. Tout doucement. Comme pour se recomposer. Récupérer sa peau. Son être. Tu t’es habillée. Sortir. Comment ? Comment sortir alors que la porte de la rue serait fermée à clé ? Comment sortir de là ? Et là c’était où ? Au-delà de San Telmo, quel coupe-gorge? Je sors. J’ai réussi à ouvrir la porte, en silence. J’ai vu cette carte postale de Camille Claudel disant en français « Je réclame la liberté à grand cri » que je connais si bien. Tu as ouvert et tu as découvert avec tes yeux cet espace incompréhensible. J’ai peur. Tu continuais d’être dans la peur de ce qui venait de se passer. Tu avais peur de tout. Surtout de la cicatrice récente sur le ventre du lion. Un coup de couteau de tango. Un coup de couteau de sang. J’ai peur. J’ai peur de tout. Du moindre bruit dans la baraque. Tu te souvenais d’un autre moment bien glauque, au Brésil. Salvador de Bahia. Tu pensais à lui. Tu pensais à lui. Tu cherchais dans le bleu du souvenir des yeux. Et tu savais que tu ne le trouverais pas. Peut-être jamais. Du moins pas pour le moment. J’ai peur. A quelle porte frapper pour qu’on t’ouvre la porte de la rue ? A quelle porte ? Qui pouvait bien être derrière quelle porte ? J’ai peur. Je veux sortir. J’ai mal partout. J’ai peur. Je n’veux pas mourir comme ça. Tu ne te disais plus que ça. Que tu ne voulais pas mourir. Pas comme ça. Ni pour une raison ni pour l’autre. Ni à cause de l’absence de préservatif ni à cause du coup de couteau. J’ai peur. Tu es arrivée tout en bas. La porte de la rue. Fermée. Le mirage de l’air. Le miroir où tu n’as pas reconnu ton visage. Tout sale d’égratignures et de sang. Détruit par l’erreur. Tu aurais voulu pleurer. Pour laver ce visage. Mais tu ne pouvais pas. A cause de la peur tu ne pouvais pas. Que faire ? Comment sortir ? De l’erreur. On ne peut pas. Tu allais devoir remonter. Te recoucher à côté de ce corps hors du moment. Je ne peux pas sortir. Il allait falloir supporter. Deux heures et demie. Tu es revenue sur sa paillasse et tu t’es recouchée. Essayer de déconnecter le cerveau pour suspendre la peur. Pour que ça passe plus vite. Le temps. Deux heures et demie. Nouvelle tentative. La porte avec la carte postale de Claudel, les escaliers, les couloirs, les bruits de la baraque. Cette fois, oui. Oui. Cette fois tu allais attendre à la porte que quelqu’un sorte et t’ouvre la porte. Tu attendrais. Tu attendrais avec les yeux bien ouverts. Tu n’as pas attendu beaucoup. Enfin. Pas beaucoup. Quelqu’un arrivait. « Bien sûr ». Enfin. L’air. Le soleil. La rue. Dehors. Tu étais dehors. Tu as arrêté un taxi. Tout de suite. Tu es montée pour rentrer à Almagro. L’aurore de Buenos Aires. L’aurore. Et tu avais encore perdu une autre boucle d’oreille. Dans une autre chambre erronée. J’ai mal.


3 commentaires:

Lara a dit…

te vuelvo a decir: qué decirte???

vente a mi jardín.

¿hablamos el domingo? estaré en casa.

besos!!!!!!!!

Vision of Graffs a dit…

C'est beau! mais c'est triste. C'est comme une fuite en avant, comme un cercle infernal qui fait reproduire les mêmes erreurs, mais peut être c'est ce que l'on cherche, à se punir toute une vie, pour enfin trouver peut-être un jour, un chemin plus clément. Nous avons tous la solution en nous, il faut juste la chercher:)!

Sergio a dit…

te dolía. te pesaba. mucho. demasiado. querías doler.