A cada paso, ella lo extrañaba. A cada risa, lo
extrañaba. Cuando vio que exponían a Chagall en el Thyssen pensó que era por
él. Es que era por él. En cada proyecto de futuro armado con los amigos, lo
extrañaba. Y eso todavía adentro de la vulnerabilidad de la duda. La gran duda.
Que si era de verdad ese encuentro. Que si tenía algo que ver ese encuentro con
la realidad, y no sólo con lo imaginario. Que si tenía que ver con el deseo de
los cuerpos, más allá del deseo de las almas. Que si de verdad era hueso, y no
sólo espuma mental. Igual sabiendo de sobra que, para algunos seres, para
algunas experiencias vitales, es elaboración mental, también, el cuerpo. No se
nace mujer. Tampoco se nace siempre cuerpo.
Estaba con el miedo a que le volviera a pasar eso
que le había pasado con la danza. A que de alguna que otra manera, el cuerpo lo
hiciera imposible. El encuentro. A que de alguna que otra manera, el cuerpo no
pudiera callar lo que quería olvidar el alma. El origen insoportable. La
repetición cada vez más bestia. Estaba paseando por Madrid debajo de la lluvia,
y lo extrañaba en cada sonrisa. Y a la vez, estaba con ese miedo. A que el
cuerpo le impidiera esa historia.
«El cuerpo es muy sabio.» Le dio miedo aquella
sentencia que hubiera querido tanto poder hacer también suya. Por más que
supiera que más allá del querer, para algunos seres, algunas experiencias
vitales, prevalía durante mucha vida, demasiada, la experiencia traumática en
carne propia, aniquilando aquel saber incontestable e inmediato del cuerpo -
por la costumbre al dolor, al error. Reconocía muy bien, eso sí, el estar
atrapada otra vez en la red mortífera de la historia propia - la disociación
entre cuerpo y alma. Y a la vez, sentía muy bien que no reconocía nada de eso
que estaba ocurriendo, ahora. En eso,
precisamente, quería confiar. En que sentía que lo que estaba pasando no lo reconocía.
Era eso lo que le parecía ser la mayor garantía en contra del dolor, el error.
Y era eso, también, lo que más inestable estaba. Lo que hubiera sido lo
contrario del «recuerdo del porvenir»: lo nunca ocurrido ya. Inédito.
Volvió él a verla a su casa a la mañana siguiente
del cambio político. El mismo día en que el padre de ella había puesto en
tierra una higuera. El, tras una noche muy agitada por fantasmas del pasado feo.
Ella, con la inquietud de eso del cuerpo en el alma. Esquizofrenia, no. Pero escisión,
disociación interna. Sí.
Rencontre à travers le temps (VI)
A chaque pas, il
lui manquait. A chaque rire, il lui manquait. Quand elle a vu qu’il y avait une
expo Chagall au Thyssen elle a su que c’était à cause de lui. C’était pour lui.
Dans chaque projet de future avec ses amis, il lui manquait. Et tout ça,
toujours malgré la vulnérabilité du doute. Du grand doute. Cette rencontre
était-elle vraie. Cette rencontre avait-elle à voir avec le réel, ou seulement
avec l’imaginaire. Avait-elle à voir avec le désir des corps, au-delà du désir
des âmes. S’agissait-il vraiment d’os, et pas seulement d’écume mentale. Même
si elle savait mieux que quiconque que, pour certaines personnes, pour
certaines expériences de vie, c’est aussi une élaboration mentale, le corps. On
ne nait pas femme. On ne nait pas toujours corps.
Elle était dans
la peur qu’il lui arrive à nouveau ce qui lui était arrivé avec la danse. Que
d’une façon ou d’une autre, le corps fasse que ce soit impossible. La
rencontre. Que d’une façon ou d’une autre, le corps ne puisse taire ce que
voulait oublier l’âme. L’origine insoutenable. La répétition chaque fois plus féroce.
Elle se promenait à Madrid sous la pluie, et il lui manquait à chaque sourire.
Et en même temps, elle était dans cette peur. Que le corps ne lui empêche cette
histoire.
« Le corps
sait beaucoup. » Elle a eu peur de cette sentence qu’elle aurait tant
voulu pouvoir faire sienne. Même si elle savait bien qu’au-delà du vouloir,
pour certaines personnes, pour certaines expériences de vie, pendant bien
longtemps, trop, c’est l’expérience traumatique de sa chair à soi qui prévaut,
anéantissant ce savoir incontestable et immédiat du corps - à cause de
l’habitude de la douleur, de l’erreur. Elle reconnaissait bien, ça oui, combien
elle était à nouveau prisonnière du filet mortifère de l’histoire personnelle -
la dissociation entre le corps et l’âme. Et en même temps, elle sentait bien
qu’elle ne reconnaissait rien de ce qui était en train de se passer, maintenant. Et c’était en ça,
précisément, qu’elle voulait avoir confiance. En ce qu’elle sentait qui était
en train de se passer et qu’elle ne reconnaissait pas. Oui, c’était ça qui lui
semblait être le plus grand espoir contre la douleur, l’erreur. Et c’était,
aussi, ce qu’il y avait de plus instable. Ce qui aurait été le contraire du
« souvenir de l’avenir » : ce qui n’est jamais arrivé. Inédit.
Il est revenu la
voir chez elle au lendemain du changement politique. Le jour ou son père à elle avait planté
un figuier. Lui, après une nuit très agitée par les fantômes d’un passé moche.
Elle, avec l’inquiétude de cette chose du corps dans l’âme. Schizophrénie, non.
Mais scission, dissociation interne. Oui.
2 commentaires:
Sin mezclar, ni disociar, ni escindir, ni conocer...sigue por favor...engancha...
Un beso,
Kike
Lo mejor es que te enganche... Cuando te veo ahí arriba de la montaña!
Gracias, Kike.
Beso
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