« Eso es la Conquista al revés…
El Indio que coge a la Europea. »
No eras vos. Ibas medio borracha. Eras vos. Peleando para salir de los años de rechazo, humillación, desamor, ausencia. Ausencia de piel. Eras vos. Buscando en el vino del tango, nada más que, la vuelta a la vida. Eras vos. Eras vos deseando. Eras el deseo tuyo. Por fin. Del otro lado. Así podía empezar.
Estabas medio borracha. Estabas piel. Te dejaste llevar. Por alguna vez en tu vida, te dejaste llevar. En toda embriaguez, en toda inocencia, en toda inconciencia. En todo fuego.
Por lo menos llevadas casco en la motocicleta de San Telmo. Y te pareció buena señal de protección. Más allá del peligro de las calles. Tenías algo de miedo. Estabas ebria. Sabías adonde ibas. No sabías. Te gustaba rozar el peligro. Te sentías viva. Hacía tanto tiempo que no te sentías viva. Rozabas la muerte. Lo sabías. Pero te daba igual todo, ya que te sentías viva. Por fin.
Te subiste a no sabías donde. Un lugar como de película. De terror. Como que ni se imagina. La cueva del león. Todo fue a lo bestia. Chupamela. No. No quiero. Su polla amenazando tu boca. Obligatoria. Vos con miedo y sin querer. Ya. Vos haciéndolo igual. Mal. Pero ya que no parecía haber opción. El preservativo. ¿Vos tomás píldora? Sí. Pero da igual. Ponete un preservativo. Yo te voy a preservar. No. No quiero. Sin preservativo no quiero.
La cuestión igual ya no era del preservativo. Era que ya no querías. Que nunca habías querido. A pesar de la embriaguez. De las ganas tremendas de piel. Del deseo de sentirte viva. De sentirte deseada por fin. Era que esa violencia no la querías. Que eso no querías. No. Por favor. Sí. Así puedo sentir tu carne. Ser piel contra piel. No. No. Por favor. Sin preservativo no quiero. Date la vuelta. No. Quiero entrar en todos tus huecos. No. No. Por favor. No quiero. No. No. No quiero.
Te empezabas a callar. A ahogar. A desaparecer. El miedo. Fuerte. Adentro tuyo que decías no. Para vos misma. La cicatriz enorme y reciente en la panza del león. No. No. No quiero. No. Me duele. No. Chupamela. Yo te quiero chupar toda. No. Yo no. No. Por favor. No. Dejame. Dejame, por favor. Casi ni se te escuchaba la voz ya. Casi hablabas ya sólo para vos misma. Sabiendo que el otro no iba a entender. No podría entender. Que ya no te quedaba más que aguantar. Callar. Salvarte de alguna que otra manera. Salvar algún que otro pedacito tuyo. Igual si ya no sabías cuál podría ser. No sabías ya. Date la vuelta. No. No. Pará. Parate. Por favor. Quiero conocerte todos los huecos. Quiero entrar en todos tus huecos. No. No quiero. Dejame. Esperá. Esperá que ya está casi. No. Noooo. Ya. Ya viene. Nooo.
Ya era. Ya estabas llorando. En silencio. En el silencio tuyo. Ya te resbalaban las lágrimas por toda la cara. Ya te olvidabas de donde estabas. Ya te olvidabas de qué te estaba pasando. Ya te olvidabas. El agua salada de las lágrimas. Lo único. Lo único tuyo. Lo único tuyo ya. Lo único que te quedaba. Como agua que limpia. Que lo limpia todo. Que podría limpiarlo todo. Limpiar eso. Como leche maternal que se traga. Que se traga para nutrirse. Para no morir. Como calor de mamá para adentro. Como algo muy antiguo. Permanente. Como lo más tuyo. Lo único tuyo. Tu agua de sal. Tu llanto. Ya ni existía él. Ya ni le decías ¿no ves que estoy llorando?, ¿no ves que me hiciste mal?, ¿no ves que me quería ir?, ¿que no quería eso? Ya ni le decías eso. Nunca se lo habías dicho.
Ya todo había pasado. Ya había sido. Entonces ¿para qué? ¿Para qué decir qué había pasado? ¿Qué te había pasado a vos? ¿Qué te había pasado a vos y que no había sentido él? ¿Para qué? Si ya había pasado. Si los dos lo sabían. Igual si sabías que no sabía nada. Y que eso era lo único que podías salvar. Que no se diera cuenta de eso que te había hecho. Lo que podías salvar. Lo único. Mientras él dormía ya. Dejando sobre tu pequeño cuerpo todo el peso suyo. Impidiendo que te pudieras mover. Eso seguía. Eso que había sido la permanencia de la noche. Impedir que te movieras. Actuarte. Con todo el peso arriba tuyo. Y dentro tuyo. Eso seguía.
L’envers (I)
L’Indien qui prend l’Européenne. »
Tu étais à moitié ivre. Tu étais peau. Tu t’es laissée aller. Pour une fois dans ta vie, tu t’es laissée aller. En toute ébriété, en toute innocence, en toute inconscience. En tout feu.
Au moins tu portais un casque sur la mobylette de San Telmo. Et ça te semblait un bon signe de protection. Au-delà du danger des rues. Tu avais un peu peur. Tu étais ivre. Tu savais où tu allais. Tu ne savais pas. Tu aimais caresser le danger. Tu te sentais en vie. Ca faisait si longtemps que tu ne t’étais pas sentie en vie. Tu caressais la mort. Tu le savais. Mais ça t’était bien égal, puisque tu te sentais en vie. Enfin.
Tu es montée tu ne savais où. Un endroit de film. D’horreur. Comme on n’imagine pas. La gueule du lion. Tout a été très hard. Suce-moi. Non. J’veux pas. Sa bite comme une menace sur ta bouche. Obligatoire. Toi dans la peur et sans vouloir. OK. Toi le faisant quand même. Mal. Mais puisqu’il ne semblait pas y avoir de choix. Le préservatif. Tu prends la pilule ? Oui. Mais ça fait rien. Mets un préservatif. C’est moi qui vais te préserver. Non. J’veux pas. Sans préservatif j’veux pas.
De toute façon la question n’était plus celle du préservatif. C’était que tu ne voulais plus. Que tu n’avais jamais voulu. Malgré l’ivresse. L’envie infernale de peau. Le désir de te sentir en vie. De te sentir enfin désirée. C’était que cette violence-là tu ne la voulais pas. Que tu ne voulais pas ça. Non. S’il te plait. Si. Comme ça je peux sentir ta chair. Peau contre peau. Non. Non. S’il te plaît. Sans préservatif j’veux pas. Tourne-toi. Non. Je veux entrer dans tous tes creux. Non. Non. S’il te plaît. J’veux pas. Non. Non. J’veux pas.
Tu commençais à te taire. A t’étouffer. A disparaitre. La peur. Forte. Dedans toi qui disais non. Pour toi-même. La cicatrice énorme et fraîche sur le torse du lion. Non. Non. J’veux pas. Non. J’ai mal. Non. Suce-moi. Je veux te lécher tout entière. Non. Pas moi. Non. S’il te plait. Non. Laisse-moi. Laisse-moi, s’il te plaît. On entendait presque plus ta voix. Tu ne parlais presque plus que pour toi-même. Sachant que l’autre n’aurait pas compris. N’aurait pas pu comprendre. Que tu n’avais plus qu’à prendre ton mal en patience. Te taire. T’en tirer d’une façon où d’une autre. Sauver un tout petit bout de toi-même. Même si tu ne voyais plus. Tu ne savais plus. Tourne-toi. Non. Non. Arrête. Arrête-toi. S’il te plaît. Je veux connaître tous tes creux. Je veux entrer dans tous tes creux. Non. J’veux pas. Laisse-moi. Attends. Attends ça y est presque. Non. Nonnn. Ca y est. Ca vient. Nonnn.
Ca y était. Ca y était, tu pleurais. En silence. Dans le silence de toi. Ca y était, les larmes coulaient sur ton visage. Tu oubliais où tu étais. Tu oubliais ce qui t’arrivait. Tu oubliais. L’eau salée des larmes. La seule chose. La seule chose à toi. La seule chose qui te restait. Comme de l’eau qui lave. Qui lave tout. Qui pourrait tout laver. Laver ça. Comme le lait maternel qu’on avale. Qu’on avale pour se nourrir. Pour ne pas mourir. Comme la chaleur de maman pour dedans. Comme quelque chose de très ancien. Permanent. Comme ce qu’il y a de plus à toi. Comme la seule chose à toi. Ton eau de sel. Tes pleurs. Il n’existait plus. Tu ne lui disais plus, tu ne vois pas que je suis en train de pleurer ?, tu ne vois pas que tu m’as fait mal ?, tu ne vois pas que je voulais m’en aller ?, que je ne voulais pas ça ? Tu ne lui disais plus. Tu ne le lui avais jamais dit.
Tout était déjà arrivé. Tout s’était passé. Alors pourquoi ? Pourquoi dire ce qui s’était passé ? Ce qui t’était arrivé à toi ? Ce qui t’était arrivé à toi et qu’il n’avait pas su ? Pourquoi ? Si tout était déjà arrivé. Si vous le saviez tous les deux. Même si tu savais qu’il ne savait rien. Et que c’était la seule chose que tu avais pu sauver. Qu’il ne se soit pas rendu compte de ce qu’il t’avait fait. Ce que tu avais pu sauver. La seule chose. Quand il était déjà en train de dormir. Laissant sur ton petit corps tout le poids du sien. Empêchant que tu ne puisses bouger. Ca continuait. Ca avait été la permanence de la nuit. Empêcher que tu ne bouges. T’agir. De tout son poids sur toi. Et dans toi. Ca continuait.
8 commentaires:
¿Y ahora qué?
(qué decir)
y la foto........................................
Ojito como el tuyo...
Eso, qué decir.
Leer, estar, cerrar y recordar.
Y qué fundamental eso... Gracias, presente Nano.
Lo sabía. Sabíamos. Saber.
...jo, Aurélia...
...buff, glub...
...Un abrazo...
ma belle Aurelia, j'ai les larmes aux yeux, la chair de poules, j'ai froid, j'ai mal, je plonge, je pleure...
Je t'aime
M
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