« Tu n'm’aimes pas parce que tu n’cries pas quand je suis en toi. »
Je n’crie pas parce qu’on a secoué et hurlé sur le bébé que j’étais –quand il pleurait.
Je n’crie pas et c’est pour ça qu’j’écris.
J’écris pour ça, parce que je n’sais pas crier –pas encore et peut-être jamais.
Parce que j’ai été terrorisée quand on hurlait sur le petit enfant que j’étais –qui pleurait.
Je n’crie pas parce que longtemps j’ai été muette.
Enfant –infans.
Sans voix, sans écoute. Silence. Absence. Solitude.
Je n’crie pas parce que je vois que ce que tu cherches, ce que tu juges, ce que tu attends, c’est, que je crie –ton étalon.
Je n’crie pas parce que j’te cherche.
Je nous cherche.
Et ça me prend.
Et ça me prend toute.
Mais me prendre toute, pour l’heure et peut-être jamais, ne veut pas dire, me faire crier.
Ca me prend toute et je suis toute à toi. A nous. Dedans.
Toute à toi, à nous, à t’attendre. Parce que je sais que pour moi, pour l’heure et peut-être à jamais, et tandis que toi, tu ne parles que d’amour-fusion, ça ne peut arriver
qu’en même temps. Que pour moi, pour l’heure et peut-être à jamais, l’émotion naît
de l’émotion
l’abandon
de l’abandon
le don
du don
ton bonheur en moi pour faire
pour être
mon bonheur de toi, avec toi, par toi.
Pardon. Si je n’sais pas crier. Si je n’sais qu’arracher les pages de mes cahiers de larmes –et de toi.
Je ne connais que l’orgasme de l’orgasme. Le je-nous. Le carré métaphysique.
Et même si tu ne veux pas y croire, mon amour est
là. Silencieux mais
attentif. Silencieux et
bien présent. Et mon sexe vibre du tien. Et mon ventre. Et mes larmes.
Même si
je ne crie pas.
Sin grito
«No me amás porque no gritás cuando estoy adentro tuyo.»
No grito porque sacudieron y le gritaron al bebé que fui –cuando lloraba.
No grito y por eso escribo.
Por eso escribo, porque no sé gritar –por ahora y tal vez para siempre.
Porque me aterrorizaron cuando le aullaron a la niña pequeña que era –que lloraba.
No grito porque mucho tiempo me quedé muda.
Infante –infans.
Sin voz, sin escucha. Silencio. Ausencia. Soledad.
No grito porque veo que lo que buscás, lo que juzgás, lo que esperás, es, que grite –tu patrón.
No grito porque te estoy buscando.
Nos estoy buscando.
Y me coge.
Y me coge toda.
Y cogerme toda, por ahora y tal vez para siempre, no quiere decir, que grite.
Me coge toda y soy entera tuya. De nosotros. Adentro.
Toda de vos, de nosotros, esperandote. Porque sé que para mí, por ahora y tal vez para siempre, y mientras vos, no hablás más que de amor-fusión, no puede ocurrir más que
al mismo tiempo. Que para mí, por ahora y tal vez para siempre, nace la emoción
de la emoción
el abandono
del abandono
la entrega
de la entrega
tu dicha adentro mío para hacer
tal vez
mi dicha de vos, con vos, por vos.
Perdón. Que no sé gritar. Que no sé más que arrancar las páginas de mis cuadernos de lágrimas –y de vos.
No conozco más que el orgasmo del orgasmo. El yo-nosotros (rodilla). El cuadrado metafísico.
Y, a pesar de que no lo querás creer, mi amor es
acá. Silencioso mas
bien presente. Y vibra mi sexo del tuyo. Y mi vientre. Y mis lágrimas.
Igual si
no grito.
11 commentaires:
Difficile de faire comprendre à l'autre que le silence peut être un refuge, et parfois même une prison.
Une prison quand elle enferme. Mais aussi, dans le silence, une modalité de la "vraie" présence... c'est-à-dire, une certaine pudeur assumée...
Un respect de l'autre également, de sa présence à elle, à lui.
Una liberación. Un don. Un grito que no sale.
Palabras que en algún resquicio, liberan.
Gorgeous.
Eso mismo, hermana, el necesario resquicio de las palabras en tinta... Fuera del querer ser comprendido...
¡Saludos desde México!
cinglant texte ! c'est très beau ! hey ! crie ! il faut maintenant s'approcher du roman. je t'embrasse.
Pas de bras, pas de chat -pas de chat, pas de roman...(!)
"Je n’crie pas et c’est pour ça qu’j’écris" > ça résume tout!
Eh oui, y'en a qui crient... et d'autres qui se taisent -mais n'en pensent pas moins, même, peut-être, plus fort...
necesidad de comprobar:)
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