Y la hermana estaba. Pero tampoco lo sabía. Ya no sabía nada pero eso sí lo sabía. Ella estaba. Y sabía. Lo sabía. El. Hermana. Pero sabía sin saber. Y cuando supo, se enteró de todo. De todo eso que él no hubiera podido aguantar si se hubiera enterado.
Ella lo estaba esperando. Ahí, en la boca del metro parisino. Bailaba con la mano. Bailaba entera. Bailaba con lágrimas. Con amor. Bailaba para él. Lo bailaba. Era su manera de esperarlo –bailarlo, pensarlo.
Otra vez estaba del otro lado. De la calle. Llevaba gorra. Tenía pinta gris.
Cuando le vio la cara, los ojos, no se lo pudo creer. Igual lo sabía ya. Lo sabía todo.
¿Qué le había pasado? ¿Qué le habían hecho? ¿Qué se había hecho?
Lo sabía. No lo podía saber. Lo sabía ya, igual.
En sus ojos vio la muerte, el odio, violento, el horror. Esos mismos ojos azules de la única dulzura. Lo sabía. Lo había pensado tanto. Imaginado tanto. El niño muerto. Los siete años. La huida perpetúa. Los desencuentros que no eran.
Reconoció el cuerpo enloquecido. Totalmente inquieto. Reconoció el pánico, la rapidez, el miedo. Se reconocía a sí misma, por eso lo reconocía. Y él, como que nada. Nada. Fuera. Contándole como casi lo mataban. Desapareciendo así no más. Corriendo. Ella lo seguía. No quería agredirlo más de lo que veía ya. El, ausente. Fuera de sí y muy lejos de ella. Ciego. Ciego de haber visto tan de cerca la muerte y de ya no poder ver más. Nada.
Ella lo miraba. Lo envolvía en su mirada atenta como luego en la presencia de sus manos. Lo amaba. Lo estaba amando. A pesar de comprobar la ausencia. El dolor. Que le daba miedo. No lo conocía así de ausente. Igual si, sí, claro. Lo estaba amando y tenía ganas de llorar. Era muy fuerte eso de sentir que podía haber muerto. El. Que podía no haber vuelto a verlo nunca. El.
Tenía ganas de llorar. Tenía ganas de llorar su amor, pero no lo quería asustar más. Aguantaba. Tenía que hacer de hermana mayor.
Cuando fue la paz, en la cercanía de los cuerpos, debajo del calor de las sábanas, hubo también un exceso de emoción. Nada más se podía entender. Hizo como que controlaba. No lo quería asustar. Pero contenía unas ganas bárbaras de llorar, de abrazarlo, de besarlo, de sentirlo adentro suyo. Todo era tan fuerte. Tan en su lugar y tan fuera de todos los lugares. Una isla en medio del océano de la tormenta. Pero ¿qué isla? ¿Qué otra utopía? ¿Qué otra confusión? Muchísima emoción. Bien podía ser otra cama del incesto.
Todo se paró. Todo.
Se suspendió. No se dijo nada más. Nada. Ni ella sabía más nada de esa emoción tan fuerte en que estaba. Tan fuerte. Sentir que podía haber muerto. Sentir que podía hacer el amor con él. Tenerlo acá. Saber que se iba.
La esperanza quedaba en lo verde. En la tierra verde del nacer.
Pero ella no estaba acostumbrada a la esperanza.
Volvió la angustia.
Disparan en la calle. La gente se asoma por las ventanas.
Suspension
Sa sœur était là. Mais il ne le savait pas non plus. Elle ne savait plus rien mais ça elle le savait. Elle savait. Elle le savait. Lui. Sœur. Elle savait sans savoir. Et quand elle sut, elle comprit tout. Tout ce qu’il n’aurait pas pu supporter s’il avait compris.
Elle l’attendait. Là, dans la bouche du métro parisien. Elle dansait sa main. Elle dansait ses larmes. Son amour. Elle dansait pour lui. Elle le dansait. C’était sa façon de l’attendre –le danser, le penser.
Comme d’habitude il était de l’autre côté. De la rue. Il avait une casquette. La mine grise.
Quand elle vit son visage, ses yeux, elle ne put y croire. Même si elle savait déjà. Elle savait déjà tout.
Qu’est-ce qu’il lui était arrivé ? Qu’est-ce qu’on lui avait fait ? Qu’est-ce qu’il s’était fait ?
Elle le savait. Elle ne pouvait pas le savoir. Elle le savait. Déjà. De toute façon.
Dans ses yeux elle vit la mort, la haine, violente, l’horreur. Ces mêmes yeux bleus de la seule douceur. Elle le savait. Elle l’avait tellement pensé. Tellement imaginé. L’enfant mort. Les sept ans. La fuite perpétuelle. Les non-rencontres qui n’en étaient pas.
Elle reconnut le corps affolé. Totalement inquiet. Elle reconnut la panique, la rapidité, la peur. Elle se reconnaissait elle-même, c’est pour ça qu’elle le reconnaissait. Et lui, comme si rien. Rien. Hors. Racontant comment ils l’avaient presque tué. Disparaissant comme ça. Courant. Elle le suivait. Elle ne voulait pas le blesser davantage de ce qu’elle voyait déjà. Lui, absent. Hors de lui et très loin d’elle. Aveugle. Aveugle d’avoir vu la mort de si près et de ne plus pouvoir rien voir. Rien.
Elle le regardait. Elle l’enveloppait de son regard attentif comme ensuite de la présence de ses mains. Elle l’aimait. Elle était en train de l’aimer. Même si elle voyait l’absence, la douleur. Que ça lui faisait peur. Elle ne le connaissait pas absent comme ça. Même si, si, bien sûr. Elle était en train de l’aimer et elle avait envie de pleurer. C’était trop fort de sentir qu’il avait pu mourir. Lui. Qu’elle avait pu ne jamais le revoir. Lui.
Elle avait envie de pleurer. Elle avait envie de pleurer son amour mais elle ne voulait pas lui faire peur davantage. Elle cachait. Elle se devait d’être grande sœur.
Quand ce fut la paix, dans la proximité des corps, dans la chaleur des draps, il y eut aussi un débordement d’émotion. Plus rien ne pouvait se comprendre. Elle faisait semblant de contrôler. Elle ne voulait pas qu’il ait peur. Alors elle contenait la folle envie de pleurer, de le prendre dans ses bras, de l’embrasser, de le sentir en elle. Tout était si fort. Tellement à sa place et tellement loin de toutes les places. Une île au milieu de l’océan de la tempête. Mais quelle île ? Quelle autre utopie ? Quelle autre confusion ? Enormément d’émotion. Ca pouvait encore être un lit de l’inceste.
Tout s’est arrêté. Tout.
Suspendu. Plus rien ne s’est dit. Rien. Ni elle ne savait plus rien de cette émotion si forte dans laquelle elle était. Si forte. Sentir qu’il avait pu mourir. Sentir qu’elle pouvait faire l’amour avec lui. L’avoir à côté d’elle. Savoir qu’il s’en allait.
L’espoir restait dans le vert. Dans la terre verte de la naissance.
Mais elle n’était pas habituée à l’espoir.
L’angoisse revint.
On tire des coups de feu dans la rue. Les gens sortent aux fenêtres.
4 commentaires:
...Yo también he bailado con las manos y me he estremecido todo al leerlo...
...Un abrazo...
...y bebo vino y te releo mientras suena esta música: http://www.youtube.com/watch?v=o35abuR_oLo
Un texte vraiment bouleversant. Et toujours ce rythme qui ressemble aux vagues que tu as été contempler ;)
Lu en écoutant Adrian Crowley – Season Of The Sparks: http://open.spotify.com/album/7AuvCYHMW9rwUgyXbawJoq
Un si beau texte pour un moment mêlé...
Bises
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