vendredi 24 juillet 2009

Yann Karaquillo écrit



Yann Karaquillo écrit –chante
Etre –chair

Seule
Au milieu de la musique
Sa voix
Les yeux à l’abri
Son être



Yann Karaquillo écrit :


« J’aurais voulu faire autrement, j’aurais pas pu faire taire mon sang »

« Le cœur a bien du mal à l’heure des changements d’heure
Les nerfs seront usés à force que d’être tendus »

« Pour provoquer un rire je tabassais l’espoir »

« Sans qu’on se lasse de nos laisses
Nous eûmes écho de guerres anciennes dans nos étreintes
Poursuivant la recherche du vent des plaines »

« Tu étais dans mon ventre et tu hurlais mon cœur
Comme tout ensanglantée »

« J’ai pris un piano à tronche
Sur ma queue »

« Ou celle faisant d’un souvenir une certitude de renaissance »

« Les fusillés de l’âme se jettent des regards »

« S’il n’y avait tant de crabes, on pourrait croire à la lune »

© Yann Karaquillo
www.myspace.com/marylin39sdressingroom


* *
*

Et tout cela n’a rien à voir

Il y a
L’amour
Ne sachant se soumettre
A raison
Confusion
Seulement
De l’absolu nécessaire
Inconditionnel
A tout
Survivant

L’autre
Le fluide
La vie
Encore lui

Ce soir encore
En scène encore

Scène qui ici aurait pu rester du double
Scène qui dompte le double

Ici
Sublime
Toujours comme
Déjà comme
Demain comme
Ce genou cabossé
Géni hors du temps
De l’espace
Viscéral

Viscères

Un homme sert ses viscères de bière
Pour ne dire que
L’indicible humain
Transcendant –absent
Nécessité



Yann Karaquillo escribe

Yann Karaquillo escribe –canta
Ser –carne

Sola
En medio de la música
Su voz
Los ojos a escondidas
Su ser
Acá

Yann Karaquillo escribe :


« Hubiera querido hacer de otra manera, no hubiera podido hacer que se callara mi sangre »

« Al corazón le duele mucho en la hora de los cambios de hora
Los nervios se desgastarán a fuerza de estar tiesos »

« Para provocar una risa le pegaba a la esperanza »

« Sin que nos cansemos de nuestras cadenas
Tuvimos eco de guerras antiguas en nuestros abrazos
Persiguiendo la búsquela del viento de los llanos »

« Estabas en mi panza y aullabas corazón
Como toda ensangrentada »

« Me tomé un piano de cabeza
En la cola »

« O la que hacía de un recuerdo la certeza de un renacimiento »

« Los fusilados del alma se echan miradas »

« Si no hubiera tantos cangrejos se podría creer en la luna »

© Yann Karaquillo
www.myspace.com/marylin39sdressingroom


* * *

Todo esto no tiene nada que ver

Está
El amor
Sin saber someterse
A razón
Confusión
Solamente
De lo absoluto necesario
Incondicional
A todo
Sobreviviente

El otro
El fluido
La vida
Todavía él

Esta noche todavía
En el escenario todavía

Escenario que hubiera podido quedar acá del doble
Escenario en que supera al doble

Acá
Sublime
Siempre como
Ya como
Mañana como
Esta rodilla estropeada
Genio fuera del tiempo
Del espacio
Visceral

Vísceras

Un hombre sirve sus vísceras de cerveza
Para decir no más que
Lo indecible humano
Trascendente –ausente
Necesidad

dimanche 12 juillet 2009

Deux contrebasses


Une nuit échappée. D’elle-même échappée. Débordant. Se dérobant à la pensée. Une nuit où l’ivresse n’est pas la même. Une facilité. Une échappée au présage du mage de l’imaginaire. Une présence. Per-sistante. Inattendue. Une séparation inavérée. Echouée. Séparation échouée. Retour. Au son primitif du tango. Du tango d’avant tout. Le premier tango. Piazzolla mêlé d’Almodovar. Deux contrebasses. L’une debout, nue. L’autre bien vêtue, par terre. Qui est nu ? A terre ? Per-sonne. Ne le sait. Et au-delà, cette chose qui flotte. Un bateau. Voya-ge. Dans les pages d’un autre livre. A ouvrir peut-être. Sous une couette orangée, dans la pénombre de l’aube naissante, dans la musique du chant, dehors, des oiseaux de Paris. Survivants. Tout en haut, des hauteurs, de la ville, évanescente, à cet endroit, à cette heure, inadvenue, advenant. Quelle contrebasse sous quel archet ? La vieille dort, dans sa robe noire. L’autre, bien jeune, bien fauve, exhibe. Son impudeur. Quelle contrebasse ? Dans ce livre d’orange. D’odeur aimante. Quelle fibre de quel archet sur quelle corde de quel instru-ment ? Les corps cherchent. Dans l’orange. Autre fluide. Précolom-bien avant que méditerranéen. Animisme. Sanguin. Le sang de l’oran-ge n’est ni rouge ni orange. Une note. Etouffée. Grave. Essoufflée. A bout de souffle. La course du piano dans la contrebasse dédoublée. Celle du cœur de l’oiseau de l’aube. Celle de quand tu t’endors.




Dos contrabajos

Una noche escapada. De sí misma escapada. Desbordando. Arran-cándose al pensamiento. Una noche en que la embriaguez no es la misma. Una facilidad. Una escapada al presagio del mago de lo ima-ginario. Una presencia. Persistente. Inesperada. Una separación inad-venida. Naufragada. Separación naufragada. Vuelta. Al sonido primitivo del tango. Del tango de antes que todo. El primer tango. Piazzolla mezclado con Almodóvar. Dos contrabajos. Uno de pie, desnudo. El otro bien abrigado, en el piso. ¿Quién está desnudo? ¿Quién en el piso? Nadie. Lo sabe. Y más allá, esta cosa flotando. Un barco. Viaje. Entre las páginas de otro libro. Que abrir tal vez. Debajo de una colcha anaranjada, en la penumbra del alba naciente, en la música del canto, afuera, de los pájaros de París. Sobrevivientes. En lo alto del todo, de las alturas, de la ciudad, evanescente, en este lugar, en esta hora, inadvenida, adviniendo. ¿Qué contrabajo debajo de qué arco? La vieja está durmiendo, en su vestido negro. La otra, bien joven, bien fiera, exhibe. Su impudor. ¿Qué contrabajo? En este libro de naranja. De olor amando. ¿Qué fibra de qué arco sobre qué cuerda de qué instru-mento? Los cuerpos buscan. Dentro de lo naranja. Otro fluido. Preco-lombino antes que mediterráneo. Animismo. Sanguíneo. La sangre de la naranja no es ni roja ni naranja. Una nota. Ahogada. Grave. Sin aliento. A bout de souffle. La carrera del piano en el contrabajo desdo-blado. La del corazón del pájaro del alba. La de cuando te dormís.